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Fais voir ta cordillère
27 mai 2013

LAS PAMPAS Y LA JUNGLA ...

Après les montagnes et avant d’y retourner du côté Péruvien, nous nous laissons tenter par la forêt amazonienne au nord de La Paz. Il paraît que le trajet en bus est tout simplement horrible alors on se débrouille pour obtenir le meilleur prix pour un trajet aller-retour en avion direction Rurrenabaque.

 

Copie de S1430001

 

On termine avec la compagnie militaire qui fait un peu de marge en proposant des vols un peu partout, avion pas très rassurant, plus d’une heure de retard au décollage, les bagages par terre au bord de la piste et on s’assoit quasiment où on veut !!! Ca tremble de partout mais ça vol à peu près bien alors un peu de patience et nous serons bientôt arrivés. Notre rencontre avec les moustiques aura été des plus violentes, ces insectes d’une inutilité sans limite font partis du paysage local et c’est un vrai inconvénient. Bref sans eux, tout serait tellement plus facile !!!

A la descente de l’avion, le climat est totalement différent de La Paz qui se situe à plus de 3 500 mètres d’altitude et puis ça fait un moment qu’on ne fait plus que de la montagne alors c’est relativement étrange de débarquer en forêt, « amazonienne » qui plus est. Tout est vert et la chaleur vous tombe sur les épaules en quelques secondes. On trouve un bon point de chute pour dormir et le lendemain, nous partons pour 3 jours dans la zone appelée « Pampas ».

 

Copie de S1450039

 

Notre groupe est très représentatif du continent européen : 2 suédoises, 1 hollandaise, 2 anglaises, 1 danois et nos deux frenchies en ballade … Ça parle essentiellement anglais alors dès que possible, un peu d’échange avec les locaux ne nous fait aucun mal. On commence par 3 heures de 4*4 sur des pistes bien poussiéreuses, au fur et à mesure de la route, on s’enfonce dans la végétation et tout devient de plus en plus lourd : la chaleur, l’humidité, la proximité avec une végétation dense et épaisse. Nous arrivons enfin à destination, enfin c’est vite dit puisque nous embarquons maintenant pour 3 nouvelles heures de pirogue. C’est à quelques centimètres du niveau de l’eau que l’on circule à vitesse mesurée à travers ces arbres de toutes les tailles mais toujours ce vert infini qui s’intensifie ou s’éclaircit selon l’orientation du soleil.

 

Copie de P1030926

 

L’un de mes premiers objectifs était de voir le fameux « SERERE », un oiseau dont la forme, les plumes, la couleur et le son vous laissent rêveur d’un monde où tous les animaux sont parfaitement indescriptibles et totalement imaginaires. Hé bien c’est le premier oiseau que notre cher et tendre guide « Toto » nous emmènera observer. Les gens du coin savent les repérer de loin et immédiatement, nous sommes transportés dans cette atmosphère calme car le silence y est roi puis hostile parce qu’un peu comme en Afrique, les animaux sont chez eux alors que vous, vous êtes très loin de chez vous.

 

Copie de P1030966

 

Ce premier circuit en pirogue est une merveilleuse « mise en bouche », on observe de nombreux oiseaux dont je suis (3 semaines après cette aventure) incapable de vous indiquer tous les noms. En revanche, quel festival de couleurs tropicales !!! Ils sont relativement méfiants alors à l’approche de notre pirogue qui est loin de passer inaperçue, certains s’envolent et d’autres se figent. Mais notre guide est un as, il sait comment, il sait où, il voit de loin et il observe absolument tout. Mais encore une fois, Séverine fait des merveilles et elle n’aura pas repéré moins qu’une tête caïman qui traversait l’eau au loin et du coup, on a la chance de le voir de près car aussi étonnant que cela puisse paraître, celui-ci est moins farouche que la plupart des autres espèces de la forêt. Merci Sev …

 

Copie de P1040029

 

Des tortues, le dos de plusieurs dauphins, des singes écureuils, une autre espère de singe dont je n’ai pas retenu le nom mais je peux vous dire qu’il se prélasse en haut des arbres sans trop de préoccupation et qu’il est difficile de le voir de près … Des oiseaux et encore des oiseaux … Nous naviguons au travers de toute une végétation dont l’architecture s’apparente à un labyrinthe où nos guides ne se perdent jamais. Qu’en serait-t-il de nous si nous étions seuls pour tenter de progresser sur quelques centaines de mètres ? Les cours d’eau que nous empruntons sont tantôt de la largeur d’un semi-remorque, tantôt pas plus large que la pirogue qui ne doit pas dépasser les 1,20 mètres. On se frotte à ces plantes géantes qui semblent ne demander qu’à vous dévorer si vous faites le moindre faux pas. Encore une fois, c’est une sensation de faiblesse qui s’empare de vous. Devant ces immenses étendues où vous ne voyez jamais l’horizon, seuls les avertis et autres natifs savent s’orienter.

 

Copie de S1450028

 

Nous arrivons cette fois-ci au campement principal qui est construit sur pilotis. Toute une structure en bois, entièrement surélevée puisque le niveau de l’eau varie beaucoup en fonction des saisons et le tout relié par des passerelles qui mènent d’un bout à l’autre du campement dans lequel vous ne manquez de rien. On sympathise avec les cuisinières puis les autres guides qui ont tous des visages de « Crocodile Dundee » en puissance. Ça tombe bien car le premier soir, nous sortons pour essayer de voir d’autres caïmans dans leur environnement naturel. Je dis dans leur environnement naturel parce que l’un d’eux s’est habitué à tout ce qui passe par la fenêtre de la cuisine et a décidé d’élire résidence au-dessous du garde-manger. Ca fait tout drôle de voir ce monstre de puissance passer ses jours et ses nuits à quelques mètres de vous sans presque jamais bouger. Le plus souvent, ils sortent la nuit et c’est donc là qu’il faut laisser filer votre torche au raz de l’eau pour repérer leurs yeux qui brille dans la nuit. Nous n’aurons pas vu les gros spécimens mais Toto aura tout de même réussi à en attraper un petit que nous avons pu maintenir dans la pirogue pour l’observer sans précipitation. Retour au campement et première nuit enfermés sous les moustiquaires, ne surtout pas laisser un seul espace par lequel ils pourraient venir vous rendre la vie impossible.

 

                                Copie de P1030973     Copie de S1450047

 

J’ai faille oublier, la nuit en forêt amazonienne est un vrai spectacle « son et lumière ». Il est assez surprenant de parler de lumière lorsque la nuit s’impose mais là, dans cette partie du monde, les étoiles sont par milliers, certainement des millions. La voie lactée vous donne l’impression d’un énorme arc en ciel totalement floue mais parfaitement visible. Elle est étalée de tout son long, d’un bout à l’autre de cette nuit noire qui n’en finit plus et qui vous laisse au prix d’un parfait silence, entendre ses mélodies les plus originelles. Puis la lune qui trône comme la reine sur son royaume, son roi n’apparaîtra que le lendemain matin à l’aube mais elle a encore toute la nuit pour : surveiller ce qu’il se passe au-dessous d’elle, vous laisser l’admirer en laissant quartier libre à votre imagination. Et croyez-moi, en ces lieux magiques elle sait inspirer chacun de nous, mêmes les moins créatifs.

 

Copie de S1450036

 

On se réveille doucement puis c’est encore un copieux petit déjeuner. Nous sommes nourris comme des ogres, notre ami danois s’en donne à cœur joie. Ancien cycliste de niveau national, il engloutit des quantités astronomiques. On se met en route pour une marche qui a pour objectif de trouver des anacondas alors je vous le demande, mais que faisons-nous là ? Un anaconda, ce n’est quand même pas le petit serpentin du coin de la rue, je veux bien qu’on m’explique qu’il y en a des petits et que les plus gros vivent dans les marécages australiens ou du côté brésilien de la forêt mais tout de même !!! Tout en faisant entièrement confiance à Toto nous avançons sur une immense étendue, sous un soleil de plomb, les pieds dans la boue et le corps pris d’assaut par ces infatigables moustiques. A cause de ces insectes vicieux et insignifiants, Séverine renonce à aller plus loin et nous sommes 5 à nous obstiner. Une demi-heure plus tard, nous sommes appelés par Toto qui vient de localiser le fameux serpent mais nous devons maintenant nous positionner en cercle et avancer vers lui. A chaque instant et à travers 40 centimètres de broussailles, on peut se retrouver face au reptile qui heureusement « pour les petits spécimens » se déplace lentement.

Ce sera notre ami Matias le danois qui sera l’heureux élu et quelques instants plus tard, c’est Toto qui soulève l’anaconda et qui proposera à chacun de nous de le tenir un instant. Y’a pas, faut s’y coller …

 

Copie de IMG_3030

 

Dans l’après-midi, une petite session de pêche aux piranhas mais sans résultat. Deux poissons chat pour 8, ça fait un maigre repas. Heureusement les cuisinières font des merveilles au milieu de nulle part. On ressort en pirogue pour aller voir le coucher du soleil et là surprise, y’a de la bière fraîche et un terrain de foot. J’ai envie de dire, on ne change pas une équipe qui gagne !!! Dès que la lumière baisse, c’est le signal qu’il faut user de tous les stratagèmes possibles pour se protéger de ces satanés moustiques. Le retour en pirogue est un vrai combat, même à plein gaz ils trouvent comment s’agripper à vous et laisser un petit souvenir de leur passage. Vraiment insupportable !!!

 

Copie de S1450058

 

Lever tôt pour le dernier matin et direction un endroit où la végétation vous laisse un peu de place pour observer le soleil venir donner une teinte orangée au crépuscule amazonien. Les oiseaux communiquent déjà depuis le sommet des arbres les plus hauts et tout doucement, nous prenons la direction d’un petit îlot où vivent les « Capibaras » que l’on pourrait apparenter à des sangliers avec un nez de tapir. Ils nous entendent, ils sont pourtant nombreux mais d’un coup d’un seul, plus aucune bruit. Ils se maintiennent immobiles quelques secondes sans que nous puissions les voir et tel un seul homme, fonce dans l’eau pour disparaître dans les hautes herbes. Nous n’aurons entendu qu’un gros rafus qui nous laisse sur notre faim. On ne peut pas tout voir et on se doit surtout de s’estimer heureux d’en avoir vu autant. L’immersion dans les mystères verdâtres de dame nature n’est pas finie, Toto nous conduit maintenant à l’endroit où nous nous baignerons avec les dauphins. C’est absolument stupéfiant, ils sont très différents des dauphins d’eau de mer et peuvent se montrer joueur mais il est assez rare de pouvoir les toucher. Nous sommes restés dans l’eau un bon moment mais il est également difficile de les voir étant donné la couleur de l’eau. Néanmoins, vous les sentez autour de vous et vous les entendez sortir leur dos à quelques mètres de vous. Vous vous retournez mais c’est trop tard alors il faut patienter à nouveau pour qu’ils s’approchent de vous. Quelle sensation merveilleuse de se savoir parmi eux, dans leur habitat et sans presque aucun danger !!! Quelques piranhas peut être ???

 

Copie de S1480010

 

De retour à Rurrenabaque, nous enchaînons avec 3 jours de plus en direction de la « Jungla ». Le programme est très différent puisque cette fois-ci, l’idée est de marcher dans la jungle à raison de plusieurs ballades à des heures différentes du jour ou de la nuit. Le contexte est également totalement différent, il faut maintenant écouter, marcher en faisant le moins de bruit possible, observer à travers les feuillages pour peut-être voir le bout d’un oiseau. C’est assez stressant étant donné les images encore fraîches de toutes les merveilles que nous venons de voir durant le séjour précédent. Mais encore une fois, il ne faut pas se plaindre car nous avons beaucoup de chance de nous trouver quelques jours au beau milieu d’un univers inconnu où les autochtones vous enseignent comment les indiens se soignent, construisent leur maison, chassent, pêchent, cuisinent et entretiennent cette immense forêt qui, déjà dans de trop nombreux endroits est continuellement dévastée par la main de l’homme trop soucieux d’accroître son profit personnel.

 

Copie de P1040005

 

Cette seconde aventure en forêt aura été plus spirituelle. Un groupe voisin de nos cabanes en bois aura eu la chance de voir un jaguar à deux reprises. Nous sommes sortis à différents moments de la nuit pour marcher et essayer de reproduire le miracle mais tant pis, il faudra revenir en terres inconnues pour tenter à nouveau notre chance. Sev aura eu droit à une petite séance de travail manuel pour fabriquer des bijoux, c’est incroyable ce qu’on peut réussir à faire avec les ressources de la forêt, sans lui faire de mal évidemment !!! Des papillons virevoltent tout autour de notre campement, on voit également des tarentules puis de nombreux insectes qui ont des tailles ou des formes pour le moins surprenante. Nous avons également traqué un troupeau de plusieurs centaines de sangliers qui sont capables de laisser derrière eux une odeur « particulière » lorsqu’ils se sentent approchés. Puis des mouvements de feuille indiquant l’envol furtif des oiseaux qui nous entendent approcher, une espèce de fourmilier à la peau noire qui traverse la rivière non loin de nous et enfin, un grand brouhaha provoqué par un animal qui lui aussi nous aura entendu venir. Là en revanche, il s’agissait d’un gros modèle !!! Le guide nous a décrit une sorte d’ours mesurant environ 1,50 mètre avec de longues griffes et un long pelage noir. Sa technique de combat est d’étouffer sa proie contre lui pour pouvoir planter plus facilement ses griffes et déchiqueter férocement son futur menu. Heureux de ne pas l’avoir vu de trop près !!!

 

Copie de S1480007

 

Comme vous pouvez le lire, nous ne sommes pas ennuyés durant ces 6 journées tournées vers l’observation des oiseaux et des animaux dans un environnement tout nouveau pour nous. On a fini cette étape de notre voyage par une soirée « animée » dans l’un des bars à touriste du coin. Après un excellent barbecue de poisson, on a eu envie de danser et de parler avec la moitié de la planète. Il fallait bien oublier tout ce que les moustiques nous auront fait endurer !!! La journée du lendemain aura été longue avant de reprendre l’avion mais que de bons souvenirs et de superbes photos pour ne jamais oublier cette nouvelle expérience dans un monde où c’est la nature qui vous dit ce que vous avez le droit de faire ou de ne pas faire.

C’est parfois nécessaire de se sentir vulnérable, en montagne comme perdu entre les grands rideaux verts de la plus grande forêt de notre belle planète.

Sev and Piwi

Copie de P1030951

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Commentaires
R
Vous nous faites voyager à travers vos étapes, quel courage aussi... et trouver une crêperie au milieu de tout ça, vous êtes trop fort!!!<br /> <br /> Bisou
L
Merci pour cette belle description de la voie lactée qui m'a fait faire un bond de 12 ans en arrière quand je l'observais dans le fin fond de la Côte d'Ivoire.... Il n'y a pas grand chose de plus magique au monde....
L
Vous avez pas croisé Mimi Sicu?
T
Vous êtes Beaux les Amis ! et bien évidemment vos commentaires et photos ne font que nous donner Envie !!!<br /> <br /> Est-ce que Toto avait l'accent deuch'Nord ???!!!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Bécots
L
Cool, nouvel article et nouvelles photos, je vais pouvoir laisser des com, gniark gniark gniark
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