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Fais voir ta cordillère
29 juin 2013

RANDONNEE DANS LE CANYON DE COTAHUASI

Nous venons à peine de finir les différents circuits de rando que nous avions choisi dans la région de Cuzco que nous décidons de repartir de plus belle pour la région d’Arequipa où la marche est aussi une activité très répandue.

La ville est entourée de montagnes sur lesquelles sont proposées les ascensions par un peu toutes les agences du coin, on y retrouve un petit air de La Paz où tout le monde est guide de haute montagne !!! Pour nous, ce ne sera pas à coup de crampons ni de piolets cette fois-ci mais bel et bien avec chaussures de rando et nos sacs à dos moins chargés que la dernière fois.

Au détour de l’alliance française et de ses vrais croissants, on prépare tout doucement le départ. Nous étions prêts à partir dans la foulée de notre arrivée mais tous les bus étaient pleins alors retour en ville pour une nuit de plus. On en profite pour faire la visite du monastère Santa Teresa où nous sommes absolument seuls (tout le monde va à l’autre monastère Santa Catalina) et accompagnés d’une jeune guide ayant étudié le français qui nous offre donc toutes les explications dans notre langue natale.

 

Copie de P1040629

 

Arequipa est une ville qui a beaucoup grandi, elle est la deuxième agglomération du pays. Elle est aussi mieux organisée, quelques feux de circulation permettent de réguler un peu mieux le trafic et les rues sont plus propres qu’ailleurs. Avec le développement économique, les grandes enseignes, les casinos, les dizaines de magasins de téléphone portable mais aussi une certaine forme d’occidentalisation prennent place. Toujours ces restaurants de la « Plaza de Armas » où on vient vous chercher jusque sur le trottoir pour vous vendre le menu touristique, les vendeurs ambulants qui vendent tous les mêmes choses, la symphonie du klaxon en « fa mineur » à tous les coins de rue … Tous ces aspects de la vie des agglomérations sud-américaines qui parfois vous enchantent mais peuvent également vous irriter dans le sens contraire du poil !!! Cela dépend de vos humeurs et de votre état de fatigue.

Nous partons enfin pour Cotahuasi. Au passage, il est presque inutile de chercher depuis Arequipa des infos sur les temps ou les itinéraires de marche. Les touristes se concentrent à 95 % sur le Canyon de Colca et la très célèbre Cruz del Condor. Nous partons donc avec dans la poche un pti papier qui nous permettra de contacter un certain Pépé Anculle qui connaît parfaitement le coin, les guides locaux et tout ce dont nous aurons besoin. Le trajet de nuit est horrible : départ en retard, sièges des plus inconfortables, arrêts permanents pour des marchandises et de nouveaux passagers qui resteront debout dans l’allée centrale etc etc … Au final, 2 nouvelles heures de retard et Pépé Anculle qui nous attends au milieu de la nuit pour nous installer dans une chambre en carton où il vaudrait mieux qu’on réussisse à dormir  un peu avant le départ pour les montagnes.

Vers 8h30, nous rencontrons Rober (j’insiste sur la non présence du « T » final) qui nous accompagneras sur la première partie de notre itinéraire où les chemins se multiplient et sont parfois délicats. Il prendra un cheval au cas où nous souhaiterions nous libérer de nos sacs de rando mais hors de question, ça fait partie du jeu alors on porte. Pour le reste de l’itinéraire, on prévoit de faire par nous-même tout en sachant qu’il reste libre car les possibilités sont multiples par ici. Je ne vais volontairement pas aller au détail de chaque paysage de cette randonnée ni suivre le déroulement précis de chaque journée de peur que les récits ne se ressemblent et puissent venir à bout de la curiosité de nos chers lecteurs.

 

Copie de P1040633

 

On quitte Cotahuasi dans un pti bus pour aller se baigner dans des eaux thermales qui se trouvent en bordure de la rivière. Eau chaude sous le soleil, une très bonne manière d’oublier la nuit précédente. Nous prendrons ensuite un autre transport où le papy du coin assis à côté de moi n’aura cessé de me questionner sur absolument tout. Depuis les textiles qui composent les vêtements que nous portons jusque notre état de santé et les animaux que nous mangeons. Nous arrivons au milieu des montagnes où nous installerons la tente sur le bord de la place centrale du village qui accueillera cette première  nuit. Je vous laisse imaginer les multiples conversations avec ces habitants d’un  endroit où les touristes sont rares.

 

Copie de P1040639

 

« Comment cuisinez-vous ???  Avec ça en désignant le réchaud et la cartouche de gaz d’un œil horrifié … Comment peut-on préparer un repas avec ça ? Mais si vous dormez là dehors dans la tente, vous allez avoir froid ».  Et j’en passe sur les histoires de nom de famille, le salaire des  chauffeurs de bus, le goût du maïs et le prix du billet d’avion entre La France et le Pérou …

Les enfants jouent aux billes autour de nous, les derniers paysans traversent la place avec leurs animaux jusqu’à la nuit tombée et nous terminons une incontournable partie de YAM avant de nous coucher. Le lendemain, pas de Rober. Il devait déjà venir la veille voir si tout allait bien !!! On s’inquiète un peu mais surtout, il fait un froid de canard. Tant pis pour lui, la manière locale de faire appeler les gens, c’est un message au micro à travers toute la ville. Sa femme débarquera 5 minutes plus tard comme si de rien n’était et lui nous dira qu’il était parti chercher des chevaux dans la montagne. Il faut savoir exprimer la façon dont on pense les choses mais ne pas trop s’énerver, ce n’est pas dans les habitudes locales !!!

 

Copie de S1580002

 

La rando commence sérieusement avec une montée qui se terminera dans le sable, étrange à plus de 4000 mètres d’altitude. On fait le tour d’un sanctuaire tout en pierre qui est comme déposé sur un plateau offrant une vue à 360 degrés sur toutes les vallées qui nous entourent. Panorama à couper le souffle. Certains rochers prennent des formes aux arrondies surprenants. Nous poursuivons le long d’un chemin où la terre devient de plus en plus rouge, d’autres formations rocheuses improbables s’invitent au paysage avant que nous entamions la descente vers le canyon que nous suivrons demain. Les chaussures de Sev commencent à poser problème, elles sont vieilles et lui causent de sérieux problèmes sur les chemins de descente. Cette fois-ci, c’est dans le jardin d’une école que nous installerons notre « maison », un jardin où les cochons viennent se balader et renifler tout ce que nous pourrions laisser.

 

            Copie de S1580003        Copie de S1580032

 

Au petit matin, le froid est encore de la partie. Il nous faut encore descendre jusque dans le fond du Canyon et Sev doit faire trop attention à ne pas tomber pour vraiment profiter du paysage. Ça commence à devenir un vrai souci, c’est mieux dans la montée de l’autre côté de la rivière mais nous voilà maintenant entrain de longer le flan des montagnes. Le chemin est très étroit mais surtout accidenté à plusieurs endroits où les ravins vous emportent dans une chute fatale.

 

Copie de P1040692

 

Après plusieurs heures de paysages magnifiques sur le dessus du canyon, nous arrivons vers 13h sur la place du village où nous laisserons notre guide après une bonne bière fraîche bien méritée. On s’installera sur le bord du terrain de foot pendant l’entraînement des jeunes du coin. Là on sent qu’on est crevé quand même alors après une tentative loupée pour atteindre des eaux thermales, on décide de changer nos plans. On fera une petite pause avant de poursuivre la marche. Après une nuit confortable sur le reste de pelouse du terrain de foot, on fait tout de même l’aller-retour vers le « jardin de pierres ». Un peu plus d’une heure pour arriver sur ce site incroyable où les roches  ont comme poussé au milieu de nulle part. Elles sont blanches et dénotent vraiment des couleurs qui nous entourent, elles forment des genres de pics qui semblent tous prêts à s’envoler vers le ciel, elles sont là où nul ne pouvait s’imaginer pouvoir les contempler … C’est un spectacle merveilleux qui sera notre récompense pour avoir encore une fois gravit les montagnes.

 

Copie de S1600023

 

Retour à Cotahuasi par le bus pour une nuit dans un vrai lit. On n’arrive pas à décrocher totalement de notre ambiance de trekking alors on cuisine dans la chambre avec le réchaud. Le lendemain, on reprend un bus en direction d’une autre vallée mais cette fois pour aller voir des chutes d’eau. Une petite marche d’approche et nous voilà au bord de ce tonnerre rugissant formé par la rivière qui vient s’écraser contre les rochers. Encore une fois, quel spectacle !!! Nous risquons quelques photos au bord des chutes.

 

Copie de P1040782

 

Il faut maintenant repartir car nous avons quelques heures de marche avant d’arriver là où nous dormirons ce soir. Sev inspecte les alentours et monte un peu au-dessus de là où nous nous trouvons. Apparemment, il semble jouable de gagner un peu de temps !!! Mauvais décision, nous nous retrouvons vite dans un mur très difficile à franchir et recouvert de petites pierres friables qui n’offrent aucune stabilité. J’arrive à passer mais les choses deviennent très compliquées pour Sev et elle se retrouve bloquée le corps totalement collé à la paroi. Je suis juste au-dessus d’elle, je peux presque lui toucher la main et en l’espace d’un instant, elle décroche. Elle aura dévalé selon moi sur plus de 10 mètres et aura terminé sa chute sur une partie moins raide. J’ai vu beaucoup de choses défiler en une seconde et ce que je peux dire, c’est qu’elle aura gardé le contrôle de la chute et sans faire l’erreur la plus grave qui soit : tenter de se retourner car avec le sac à dos, ça aurait donné une interminable et incontrôlable roulade. N’imaginons pas le pire étant donné qu’elle s’en sort avec quelques égratignures et rien de plus mais tout de même, il arrive un moment où il faut admettre que nous faisons n’importe quoi et ce moment est arrivé.

 

Copie de P1040796

 

La suite de nos aventures dans le Cotahuasi se sera soldée par quelques heures de marche supplémentaire car même amochée par la chute et en boitillant, Sev décide de poursuivre. Après un champ de cactus magnifique et un soleil brûlant, nous arrivons au pied d’une montée permettant d’atteindre le village prévu. Nous nous y refusons car trop fatigués donc c’est le responsable d’un chantier dans le coin qui nous indiquera comment traverser la rivière et installer notre tente de l’autre côté. Ce sera une nuit exceptionnelle, sous le bruit de la rivière et également sous les étoiles.

 

Copie de P1040810

 

Comme prévu, nous prenons le bus très tôt le lendemain matin pour revenir à nouveau à Cotahuasi et enchaîner sur le retour jusqu’Arequipa. Ça fait beaucoup de bus tout ça mais c’est le prix à payer pour aller marcher en ces lieux restés pauvres en tourisme. On finira le séjour à Cotahuasi avec quelques pièces parce que dans le coin, c'est pas les distributeurs automatiques qui courent les rues. Mais c'était rigolo de calculer en centimes de " Nouveaux Soles Péruviens ".

 

Copie de P1040823

 

On décide de se rendre dans un restaurant recommandé pour ses excellents « Ceviche ». On mange jusque ne plus pouvoir rien avaler mais comme vous l’avez déjà appris dans l’article intitulé la Chkoumoune, j’ai fait une belle allergie à l’un des fruits de mer que nous avons mangé.

Etant donné qu'on considère ne pas avoir vu les condors de suffisamment près lors de notre passage en Bolivie mais aussi dan sle sud du Pérou, on fait tout de même une incursion dans le canyon de Colca en direction de la Cruz del Condor et là, on peut dire qu'on a était servi, et de près ...

 

Copie de P1040899

 

La vie d’un voyageur est faite d’un mélange de beaucoup d’expériences, heureuses et moins heureuses, de tous les genres de rencontre, de petits problèmes, d’émotions fortes mais aussi de moments plus inquiétants durant lesquels les choses peuvent mal se terminer. C’est ce que je retiendrai de cette partie du voyage et j’ajouterai que depuis cette mésaventure et suite à une certaine forme d’accumulation de petites galères, nous essayons d’être plus sages et avons fait le choix de pratiquer un voyage plus reposant. Reste à voir si on sait se tenir à carreau …

 

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Commentaires
L
Des dingues je vous dis, vous êtes des dingues!!!!!!
K
c'est vrai que de temps en temps, il vaut mieux prendre le temps et profitez de où l'on est...!!! tout simplement...!!! Biz à vous trois et Julia fait des bizoux sur les bobos de Sev... A bientot...!!!
M
... et ben voila , vous devenez raisonnable , bientôt le Club Med !!! Grosses bises à vous 2 + du mercure au chrome pour Sev . Bravo pour vos récits . Brigitte et Marc
T
Lut,<br /> <br /> J'ai pas compris le lien entre votre baignade dans les eaux thermales chaudes et la photo de vous 2 dans une piscine?<br /> <br /> Si c'est ça les eaux thermales je veux bien y aller aussi!<br /> <br /> Pis faut pas vous plaindre, hein, vous avez du soleil, vous!<br /> <br /> dans min coin il fait gris et il pleut comme d'hab.<br /> <br /> bonne continuation et bon courage.<br /> <br /> bizz
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