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Fais voir ta cordillère
25 juillet 2013

DESDE TRUJILLO HASTA QUITO

 

Là maintenant, ça y’est c’est décidé, la randonnée c’est fini. Nous avons fait des semaines et des semaines de marche parmi les plus beaux paysages andins et en en avons vraiment profité alors maintenant, on range les chaussures de trekking et direction le Nord du Pérou jusque la frontière Equatorienne.

Objectif « Atteindre le sud de la Colombie le plus rapidement possible, ce sera notre dernière destination … »

Nous n’avons pas de grands projets pour ces deux prochaines semaines. Nous savons déjà que l’on va enchaîner des heures et des heures de bus mais surtout, on souhaite vraiment disposer d’un maximum de temps en terres colombiennes alors essayons de faire bon usage du peu de temps que nous passerons à chaque étape de cette envolée vers un pays qui a mauvaise réputation et ce parfaitement à tort mais cela donnera lieu à de prochains articles.

Nous quittons doucement Huaraz via un bus de nuit qui nous amènera jusque Trujillo. C’est une ville de la côté qui manque de charme comme c’est souvent le cas le long de la Panaméricaine. On traverse la classique « Plaza de Armas » au petit matin puis nous décidons d’aller directement au cœur sujet en se rendant vers les sites archéologiques qui se trouvent aux abords de la ville. C’est le vrai point fort de Trujillo et il faut passer par là uniquement pour les deux sites suivants : « La Huaca del Sol y de la Luna » et le temple de « Chan Chan ».

Copie de P1050552

 

Le premier est constitué de gigantesques constructions qui ont été au fil des siècles superposées les unes au-dessus les autres. Les travaux d’excavation permettent aujourd’hui d’identifier en un coup d’œil les différentes structures recouvertes par des milliers de briques de terres qui étaient utilisées à chaque fois que le temple précédent devait servir de fondation au nouvel édifice. On peut aussi voir de nombreuses peintures d’époque représentant les symboles de différentes ethnies ayant vécu sur place. Je vous passe les précisions sur les significations de tous ces motifs, les détails architecturaux  et autres légendes qui font de ce site un endroit facile d’accès et à ne rater sous aucun prétexte.

Copie de P1050566

 

Ensuite, c’est le temple de Chan Chan qui lui aussi est imposant par sa taille mais surtout par le gabarit de ses murs qui s’élèvent un peu partout entre ce qui est aujourd’hui  la Panaméricaine et l’Océan Atlantique. Une seule zone se visite mais la superficie totale couverte par les murs de Chan Chan laisse bouché bée lorsque vous regardez une vue aérienne de l’ensemble des ruines. Vous suivez tout un parcours qui vous indique comment était organisée à l’époque la vie des habitants de ces lieux mystiques. Il y a là un sens aigu du détail mais aussi de la répétition dans les sculptures décoratives qui ornent le bas des murs, les chambres mortuaires ou les lieux de réunions et de sacrifices. C’est absolument incroyable comme ces travaux minutieux ont pu être conservés, certes dans le cadre de multiples campagnes de conservation mais tout de même, durant des milliers d’années. Aujourd’hui, vous avez l’impression que ces endroits venus d’un autre monde ou d’une fiction du genre de la saga « Star Wars » été encore habités il y a 50 ans !!!

Copie de P1050573

 

Nous continuons le lendemain en direction de Cajamarca avec l’idée de nous rendre jusque le site de fantastique de Kuelap. Nous sommes là dans une région où les touristes se font rares et cela nous fait du bien car l’idée était aussi de trouver quelque chose d’un peu plus péruvien. Lorsque je suis venu par ici il y a maintenant 9 ans en compagnie de Jibe et Jerem, nous étions arrivés par le Nord. Les transports étaient parfois inexistants, les gens vous accueillaient chez eux et il ne fallait pas être trop regardant sur ce que vous trouviez pour vous alimenter. C’est toujours un peu le cas en ce qui concerne la nourriture mais au niveau des transports, les routes sont en bon état et les hostals sont présents aux endroits auxquels vous seriez susceptibles de vous arrêter. C’est devenu plus facile mais c’est toujours aussi peu visité par les étrangers et les sites reculés difficiles d’accès qui impliquent de consacrer un peu plus longtemps dans le coin sont nombreux. Nous avons donc  un certain regret quant au fait d’avoir traversé un peu trop vite cette région où les paysages valent la peine, les gens sont profondément aimables et vous vous sentez un peu comme « perdu au milieu de nulle part », la sensation très recherchée de ceux qui s’aventurent en dehors des sentiers battus.

Copie de P1050583

 

Cajamarca est une ville qui a du caractère, on se balade à travers les églises et monastères dispersés un peu partout au milieu des maisons coloniales et autres miradors. C’est très agréable de déambuler dans les rues, de se perdre entre le musée qui aura retenu votre attention et le marché où les cuisinières vous installent sur l’unique table de leur « restaurant - échoppe » pour un bon repas à moins de 3 euros en compagnie de quelques locaux qui parfois oseront engager la conversation, parfois non. Nous avons également eu l’occasion de visiter d’autres ruines en dehors de la ville. Toujours ce travail de la pierre qui permettait de faire les canaux d’irrigation, les outils et ustensiles, les maisons, les murs et toutes les sculptures sacrées qui aujourd’hui règnent dans les musées comme les dieux de tout un monde ayant existé en d’autres temps.

Copie de P1050590

 

Nous arrivons jusqu’à un petit village ou nous prendrons certainement la chambre sommaire de tout le voyage, ça ne fait pas de mal de temps en temps et c’est bon pour le porte-monnaie. C’est ici que nous ferons une petite marche de 3 heures pour atteindre la forteresse de Kuelap. Immenses remparts de pierres perchées à plus de 3000 mètres d’altitude où sont recensées plus de 400 maisons elles aussi construites presque entièrement en pierre. Véritable site archéologique de première importance dans l’histoire de la culture Chachapoyas, nous visitons ces lieux sous une fine brume et au beau milieu d’une végétation luxuriante qui s’impose aujourd’hui  à ces ruines chargées d’histoires d’envahisseurs et de guerriers taillés comme des rocs. Au même titre que mon 3ème passage au Machu Picchu il y a quelques semaines, je me sens profondément chanceux de pouvoir contempler un tel endroit une deuxième fois en moins de dix ans. C’est tout simplement merveilleux !!! La descente sous la pluie est fort moins agréable mais ça aussi, ça fait partie du programme de celui qui veut voir le monde.

Copie de P1050619

 

L’étape suivante est la ville de Chiclayo qui elle non plus ne présente aucun intérêt hormis un musée apparemment fameux mais dont nous apprendrons trop tard qu’il est fermé le lundi. Nous voilà dans une ville qui ne nous intéresse pas mais où il faut attendre des heures parce que le bus en direction de Guayaquil - Equateur ne partira que cette nuit. C’est impératif, il nous faut un café qui a le WIFI. On trouve notre bonheur assez vite et en plus, ils font des gâteaux délicieux.

Copie de P1050640

 

Maintenant il faut enchaîner, on quitte Chiclayo puis on arrive à Guayaquil le lendemain matin. Nous voilà maintenant dans la deuxième plus grande ville d’Equateur. Que va-t-on faire ? Entrer en ville et essayer de tuer le temps ? Eh bien non, il est 7h30 du matin et un bus part dans 2 heures pour la capitale Quito où nous serons vers 18h. Allez hop, c’est parti on enchaîne en faisant mine de ne pas calculer que c’est un trajet total de 24 heures en bus en étant parti hier et ce sans oublier tous les trajets déjà effectués durant les 4 derniers jours. On veut vraiment y arriver vite en Colombie !!!

Quito, la ville où tout aura commencé pour moi et ce lien merveilleux que j’ai avec l’Amérique du Sud. C’est là que je suis arrivé en Août 2000 sans savoir parler Espagnol, avec le sac que mon père avait utilisé lors de son passage à l’armée dans les années 60’ et en me demandant ce qui m’attendait à l’autre bout du monde. Aujourd’hui, c’est en parfait pratiquant de cette langue merveilleuse et avec tout l’attirail du voyageur averti que je débarque dans la ville d’Osvaldo Guayasamin. Je me permets de citer l’artiste parce que ce fût une découverte pour nous deux et nous avons beaucoup aimé. C’est un genre de Pablo Neruda qui prenait le café avec Fidel Castro et réalisait des œuvres variées pour dénoncer la misère de notre monde et l’injustice envers les femmes et les enfants. Très engagé, plusieurs fois mariés, homme aux nombreuses relations avec les hommes influents de son époque, entouré par de nombreuses fondations, il est décédé en 1999 et vous pouvez aujourd’hui vous rendre au musée qui porte son nom et recense ses plus grandes œuvres, le tout juxtaposé à son immense propriété sur les hauteurs de Quito dans laquelle vous découvrez l’univers de ce personnage atypique.

guyasamin

 

Le soir, nous avons rendez-vous avec Thierry qui vit à Quito depuis plus de 15 ans et qui m’avait accueilli chez lui lors de mon arrivée en catastrophe la première fois. Donc nous nous sommes vus en tout et pour tout à deux reprises en 13 ans. Il n’a pas changé, le même. Dans différents projets, actif professionnellement, culture générale très affutée, connaisseur des mécanismes politiques sud-américains et toujours aussi heureux d’habiter l’Equateur. Il nous emmène dans un endroit bien à la mode et nous avons un peu l’air bête avec nos pantalons de randonneurs descendus de leur refuge. J’ai réussi à mettre une chemise et j’ai même mis du déo, c’est Séverine qui devrait être contente !!! On passe un excellent moment et deux bouteilles plus tard d’un délicieux mousseux rosé (c’est fini les bières blondes sans saveur quand vous êtes entre les mains de Thierry et sa grande générosité), on doit malheureusement s’en aller chacun de son côté, lui vers un vernissage bien trop chic pour nos looks de « mochileros » (baroudeurs) et nous vers notre hostal bon marché dans le quartier des bars à touristes. C’est drôle comme on peut ne voir les gens qu’à des occasions rarissimes et sentir que tout est comme si on se côtoyait régulièrement. Thierry est un peu comme l’ami à l’autre bout du monde avec qui je n’échange même pas une fois par an mais dont je sais que je peux prévenir n’importe quand de mon arrivée et qui sera présent. La honte, nous n’avons même pas pris une photo tous ensemble, ce n’est pas grave on reviendra dans 8 ou 10 ans !!!

Maintenant, on fonce vers la Colombie. Comme je vous le disais, la dernière étape de notre voyage. Nous sommes très impatients. Le budget de notre périple est déjà sérieusement entamé mais on devrait pouvoir s’en sortir. A nous les tongues, la région des producteurs de café, les plages de la côte Caraïbes, la merveilleuse Carthagène et les hamacs …

A bientôt,

Piwi

 

Copie de P1050645

 De Guyasamin : Je pleurais car je n'avais pas de chaussures, jusqu'à ce que je vis un enfant qui n'avait pas de pieds...

 

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Commentaires
L
MA GNI FIQUE....!!!!!!!!
A
"Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon. Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait." Nicolas Bouvier, L'usage du monde
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