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Fais voir ta cordillère
27 mai 2013

LAS PAMPAS Y LA JUNGLA ...

Après les montagnes et avant d’y retourner du côté Péruvien, nous nous laissons tenter par la forêt amazonienne au nord de La Paz. Il paraît que le trajet en bus est tout simplement horrible alors on se débrouille pour obtenir le meilleur prix pour un trajet aller-retour en avion direction Rurrenabaque.

 

Copie de S1430001

 

On termine avec la compagnie militaire qui fait un peu de marge en proposant des vols un peu partout, avion pas très rassurant, plus d’une heure de retard au décollage, les bagages par terre au bord de la piste et on s’assoit quasiment où on veut !!! Ca tremble de partout mais ça vol à peu près bien alors un peu de patience et nous serons bientôt arrivés. Notre rencontre avec les moustiques aura été des plus violentes, ces insectes d’une inutilité sans limite font partis du paysage local et c’est un vrai inconvénient. Bref sans eux, tout serait tellement plus facile !!!

A la descente de l’avion, le climat est totalement différent de La Paz qui se situe à plus de 3 500 mètres d’altitude et puis ça fait un moment qu’on ne fait plus que de la montagne alors c’est relativement étrange de débarquer en forêt, « amazonienne » qui plus est. Tout est vert et la chaleur vous tombe sur les épaules en quelques secondes. On trouve un bon point de chute pour dormir et le lendemain, nous partons pour 3 jours dans la zone appelée « Pampas ».

 

Copie de S1450039

 

Notre groupe est très représentatif du continent européen : 2 suédoises, 1 hollandaise, 2 anglaises, 1 danois et nos deux frenchies en ballade … Ça parle essentiellement anglais alors dès que possible, un peu d’échange avec les locaux ne nous fait aucun mal. On commence par 3 heures de 4*4 sur des pistes bien poussiéreuses, au fur et à mesure de la route, on s’enfonce dans la végétation et tout devient de plus en plus lourd : la chaleur, l’humidité, la proximité avec une végétation dense et épaisse. Nous arrivons enfin à destination, enfin c’est vite dit puisque nous embarquons maintenant pour 3 nouvelles heures de pirogue. C’est à quelques centimètres du niveau de l’eau que l’on circule à vitesse mesurée à travers ces arbres de toutes les tailles mais toujours ce vert infini qui s’intensifie ou s’éclaircit selon l’orientation du soleil.

 

Copie de P1030926

 

L’un de mes premiers objectifs était de voir le fameux « SERERE », un oiseau dont la forme, les plumes, la couleur et le son vous laissent rêveur d’un monde où tous les animaux sont parfaitement indescriptibles et totalement imaginaires. Hé bien c’est le premier oiseau que notre cher et tendre guide « Toto » nous emmènera observer. Les gens du coin savent les repérer de loin et immédiatement, nous sommes transportés dans cette atmosphère calme car le silence y est roi puis hostile parce qu’un peu comme en Afrique, les animaux sont chez eux alors que vous, vous êtes très loin de chez vous.

 

Copie de P1030966

 

Ce premier circuit en pirogue est une merveilleuse « mise en bouche », on observe de nombreux oiseaux dont je suis (3 semaines après cette aventure) incapable de vous indiquer tous les noms. En revanche, quel festival de couleurs tropicales !!! Ils sont relativement méfiants alors à l’approche de notre pirogue qui est loin de passer inaperçue, certains s’envolent et d’autres se figent. Mais notre guide est un as, il sait comment, il sait où, il voit de loin et il observe absolument tout. Mais encore une fois, Séverine fait des merveilles et elle n’aura pas repéré moins qu’une tête caïman qui traversait l’eau au loin et du coup, on a la chance de le voir de près car aussi étonnant que cela puisse paraître, celui-ci est moins farouche que la plupart des autres espèces de la forêt. Merci Sev …

 

Copie de P1040029

 

Des tortues, le dos de plusieurs dauphins, des singes écureuils, une autre espère de singe dont je n’ai pas retenu le nom mais je peux vous dire qu’il se prélasse en haut des arbres sans trop de préoccupation et qu’il est difficile de le voir de près … Des oiseaux et encore des oiseaux … Nous naviguons au travers de toute une végétation dont l’architecture s’apparente à un labyrinthe où nos guides ne se perdent jamais. Qu’en serait-t-il de nous si nous étions seuls pour tenter de progresser sur quelques centaines de mètres ? Les cours d’eau que nous empruntons sont tantôt de la largeur d’un semi-remorque, tantôt pas plus large que la pirogue qui ne doit pas dépasser les 1,20 mètres. On se frotte à ces plantes géantes qui semblent ne demander qu’à vous dévorer si vous faites le moindre faux pas. Encore une fois, c’est une sensation de faiblesse qui s’empare de vous. Devant ces immenses étendues où vous ne voyez jamais l’horizon, seuls les avertis et autres natifs savent s’orienter.

 

Copie de S1450028

 

Nous arrivons cette fois-ci au campement principal qui est construit sur pilotis. Toute une structure en bois, entièrement surélevée puisque le niveau de l’eau varie beaucoup en fonction des saisons et le tout relié par des passerelles qui mènent d’un bout à l’autre du campement dans lequel vous ne manquez de rien. On sympathise avec les cuisinières puis les autres guides qui ont tous des visages de « Crocodile Dundee » en puissance. Ça tombe bien car le premier soir, nous sortons pour essayer de voir d’autres caïmans dans leur environnement naturel. Je dis dans leur environnement naturel parce que l’un d’eux s’est habitué à tout ce qui passe par la fenêtre de la cuisine et a décidé d’élire résidence au-dessous du garde-manger. Ca fait tout drôle de voir ce monstre de puissance passer ses jours et ses nuits à quelques mètres de vous sans presque jamais bouger. Le plus souvent, ils sortent la nuit et c’est donc là qu’il faut laisser filer votre torche au raz de l’eau pour repérer leurs yeux qui brille dans la nuit. Nous n’aurons pas vu les gros spécimens mais Toto aura tout de même réussi à en attraper un petit que nous avons pu maintenir dans la pirogue pour l’observer sans précipitation. Retour au campement et première nuit enfermés sous les moustiquaires, ne surtout pas laisser un seul espace par lequel ils pourraient venir vous rendre la vie impossible.

 

                                Copie de P1030973     Copie de S1450047

 

J’ai faille oublier, la nuit en forêt amazonienne est un vrai spectacle « son et lumière ». Il est assez surprenant de parler de lumière lorsque la nuit s’impose mais là, dans cette partie du monde, les étoiles sont par milliers, certainement des millions. La voie lactée vous donne l’impression d’un énorme arc en ciel totalement floue mais parfaitement visible. Elle est étalée de tout son long, d’un bout à l’autre de cette nuit noire qui n’en finit plus et qui vous laisse au prix d’un parfait silence, entendre ses mélodies les plus originelles. Puis la lune qui trône comme la reine sur son royaume, son roi n’apparaîtra que le lendemain matin à l’aube mais elle a encore toute la nuit pour : surveiller ce qu’il se passe au-dessous d’elle, vous laisser l’admirer en laissant quartier libre à votre imagination. Et croyez-moi, en ces lieux magiques elle sait inspirer chacun de nous, mêmes les moins créatifs.

 

Copie de S1450036

 

On se réveille doucement puis c’est encore un copieux petit déjeuner. Nous sommes nourris comme des ogres, notre ami danois s’en donne à cœur joie. Ancien cycliste de niveau national, il engloutit des quantités astronomiques. On se met en route pour une marche qui a pour objectif de trouver des anacondas alors je vous le demande, mais que faisons-nous là ? Un anaconda, ce n’est quand même pas le petit serpentin du coin de la rue, je veux bien qu’on m’explique qu’il y en a des petits et que les plus gros vivent dans les marécages australiens ou du côté brésilien de la forêt mais tout de même !!! Tout en faisant entièrement confiance à Toto nous avançons sur une immense étendue, sous un soleil de plomb, les pieds dans la boue et le corps pris d’assaut par ces infatigables moustiques. A cause de ces insectes vicieux et insignifiants, Séverine renonce à aller plus loin et nous sommes 5 à nous obstiner. Une demi-heure plus tard, nous sommes appelés par Toto qui vient de localiser le fameux serpent mais nous devons maintenant nous positionner en cercle et avancer vers lui. A chaque instant et à travers 40 centimètres de broussailles, on peut se retrouver face au reptile qui heureusement « pour les petits spécimens » se déplace lentement.

Ce sera notre ami Matias le danois qui sera l’heureux élu et quelques instants plus tard, c’est Toto qui soulève l’anaconda et qui proposera à chacun de nous de le tenir un instant. Y’a pas, faut s’y coller …

 

Copie de IMG_3030

 

Dans l’après-midi, une petite session de pêche aux piranhas mais sans résultat. Deux poissons chat pour 8, ça fait un maigre repas. Heureusement les cuisinières font des merveilles au milieu de nulle part. On ressort en pirogue pour aller voir le coucher du soleil et là surprise, y’a de la bière fraîche et un terrain de foot. J’ai envie de dire, on ne change pas une équipe qui gagne !!! Dès que la lumière baisse, c’est le signal qu’il faut user de tous les stratagèmes possibles pour se protéger de ces satanés moustiques. Le retour en pirogue est un vrai combat, même à plein gaz ils trouvent comment s’agripper à vous et laisser un petit souvenir de leur passage. Vraiment insupportable !!!

 

Copie de S1450058

 

Lever tôt pour le dernier matin et direction un endroit où la végétation vous laisse un peu de place pour observer le soleil venir donner une teinte orangée au crépuscule amazonien. Les oiseaux communiquent déjà depuis le sommet des arbres les plus hauts et tout doucement, nous prenons la direction d’un petit îlot où vivent les « Capibaras » que l’on pourrait apparenter à des sangliers avec un nez de tapir. Ils nous entendent, ils sont pourtant nombreux mais d’un coup d’un seul, plus aucune bruit. Ils se maintiennent immobiles quelques secondes sans que nous puissions les voir et tel un seul homme, fonce dans l’eau pour disparaître dans les hautes herbes. Nous n’aurons entendu qu’un gros rafus qui nous laisse sur notre faim. On ne peut pas tout voir et on se doit surtout de s’estimer heureux d’en avoir vu autant. L’immersion dans les mystères verdâtres de dame nature n’est pas finie, Toto nous conduit maintenant à l’endroit où nous nous baignerons avec les dauphins. C’est absolument stupéfiant, ils sont très différents des dauphins d’eau de mer et peuvent se montrer joueur mais il est assez rare de pouvoir les toucher. Nous sommes restés dans l’eau un bon moment mais il est également difficile de les voir étant donné la couleur de l’eau. Néanmoins, vous les sentez autour de vous et vous les entendez sortir leur dos à quelques mètres de vous. Vous vous retournez mais c’est trop tard alors il faut patienter à nouveau pour qu’ils s’approchent de vous. Quelle sensation merveilleuse de se savoir parmi eux, dans leur habitat et sans presque aucun danger !!! Quelques piranhas peut être ???

 

Copie de S1480010

 

De retour à Rurrenabaque, nous enchaînons avec 3 jours de plus en direction de la « Jungla ». Le programme est très différent puisque cette fois-ci, l’idée est de marcher dans la jungle à raison de plusieurs ballades à des heures différentes du jour ou de la nuit. Le contexte est également totalement différent, il faut maintenant écouter, marcher en faisant le moins de bruit possible, observer à travers les feuillages pour peut-être voir le bout d’un oiseau. C’est assez stressant étant donné les images encore fraîches de toutes les merveilles que nous venons de voir durant le séjour précédent. Mais encore une fois, il ne faut pas se plaindre car nous avons beaucoup de chance de nous trouver quelques jours au beau milieu d’un univers inconnu où les autochtones vous enseignent comment les indiens se soignent, construisent leur maison, chassent, pêchent, cuisinent et entretiennent cette immense forêt qui, déjà dans de trop nombreux endroits est continuellement dévastée par la main de l’homme trop soucieux d’accroître son profit personnel.

 

Copie de P1040005

 

Cette seconde aventure en forêt aura été plus spirituelle. Un groupe voisin de nos cabanes en bois aura eu la chance de voir un jaguar à deux reprises. Nous sommes sortis à différents moments de la nuit pour marcher et essayer de reproduire le miracle mais tant pis, il faudra revenir en terres inconnues pour tenter à nouveau notre chance. Sev aura eu droit à une petite séance de travail manuel pour fabriquer des bijoux, c’est incroyable ce qu’on peut réussir à faire avec les ressources de la forêt, sans lui faire de mal évidemment !!! Des papillons virevoltent tout autour de notre campement, on voit également des tarentules puis de nombreux insectes qui ont des tailles ou des formes pour le moins surprenante. Nous avons également traqué un troupeau de plusieurs centaines de sangliers qui sont capables de laisser derrière eux une odeur « particulière » lorsqu’ils se sentent approchés. Puis des mouvements de feuille indiquant l’envol furtif des oiseaux qui nous entendent approcher, une espèce de fourmilier à la peau noire qui traverse la rivière non loin de nous et enfin, un grand brouhaha provoqué par un animal qui lui aussi nous aura entendu venir. Là en revanche, il s’agissait d’un gros modèle !!! Le guide nous a décrit une sorte d’ours mesurant environ 1,50 mètre avec de longues griffes et un long pelage noir. Sa technique de combat est d’étouffer sa proie contre lui pour pouvoir planter plus facilement ses griffes et déchiqueter férocement son futur menu. Heureux de ne pas l’avoir vu de trop près !!!

 

Copie de S1480007

 

Comme vous pouvez le lire, nous ne sommes pas ennuyés durant ces 6 journées tournées vers l’observation des oiseaux et des animaux dans un environnement tout nouveau pour nous. On a fini cette étape de notre voyage par une soirée « animée » dans l’un des bars à touriste du coin. Après un excellent barbecue de poisson, on a eu envie de danser et de parler avec la moitié de la planète. Il fallait bien oublier tout ce que les moustiques nous auront fait endurer !!! La journée du lendemain aura été longue avant de reprendre l’avion mais que de bons souvenirs et de superbes photos pour ne jamais oublier cette nouvelle expérience dans un monde où c’est la nature qui vous dit ce que vous avez le droit de faire ou de ne pas faire.

C’est parfois nécessaire de se sentir vulnérable, en montagne comme perdu entre les grands rideaux verts de la plus grande forêt de notre belle planète.

Sev and Piwi

Copie de P1030951

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8 mai 2013

LES ILLIMANISTES (6500 METRES)

Nous revenons à la Paz et nous bookons illico l’Illimani. Nous optons pour 1 journée de repos. Nous nous rééquipons de meilleur matériel prêté par l’agence. L’Illimani se fait en 4 jours : 1 jour de voiture jusqu’au camp de base, 1 journée d’approche jusqu’au camp alto, 1 journée de grimpe jusqu’au sommet puis descente jusqu’au camp de base, et 1 journée de retour en voiture. Il y a donc 2 jours vraiment intenses ! Nous repartons avec Féliciano, qui habite justement au village du camp de base. Nous dormons dans sa maison au confort très sommaire.

Copie de P1030684

 

La première journée commence. Féliciano nous lève vers 7 heures. Martial charge ses mules de tout notre matériel. En effet, nous ne porterons que quelques litres d’eau afin d’être en forme pour l’ascension. Nous marchons plusieurs heures jusqu’à une plaine où nous attendent des porteurs. Seul des hommes peuvent passer par les chemins escarpés que nous allons emprunter. Il est alors difficile de ne pas se sentir coupable d’esclavagisme : les porteurs portent entre 25 et 30 kilos… Le truc le plus dingue, c’est qu’ils sont en tongues, et qu’ils vont quasi aussi vite que nous ! Ce sont des forces de la nature ! Nous continuons à monter plusieurs heures jusqu’au camp alto. Piwi est victime d’une insolation et nous cause quelques frayeurs, car la tête lui tourne…

Copie de P1030699

Après une bonne journée de 7 heures de marche, nous atteignons le campo alto, où nous allons installer nos tentes. Et oui, nous allons dormir dans la neige ! Nous dressons notre petit nid. En pleine après-midi, il y fait plutôt chaud d’ailleurs, grâce à la réverbération du soleil. Nous faisons la connaissance de Stefan, un allemand tenté par l’aventure, et Porfilio, son guide. Cette fois encore, nous nous couchons à 19 heures.

Copie de P1030748

 

2 heures du matin

Nuit plutôt moyenne à 5500 mètres d’altitude

Il fait froid

On déjeune et on s’équipe rapidement cette fois-ci.

Féliciano se rend compte que mes crampons ne sont pas réglés, pire qu’ils sont trop grands pour moi. C’est la grosse m…. Si je n’ai pas mes crampons, je ne peux pas partir.

Féliciano coupe la partie plastique de mes crampons avec un couteau qu’il réchauffe dans le feu.

Ca dure 45 minutes. Il se caille les mains. Il peste contre moi. Ambiance !

L’allemand est déjà bien en haut, on voit leur 2 lumières avancer.

On démarre.

Féliciano ne nous parle pas, il fait la gueule.

On commence par un mur de glace. On adopte un rythme très lent. 1000 mètres de dénivelés positifs nous attendent.

On marche, on s’arrête peu car on se refroidit vite.

1 mur, puis un 2ème, un 3ème

Le vent se lève un peu et vient nous glacer le cou.

Aucun plat pour se reposer, il nous faut nous arrêter dans des pentes à 70°.

Ca fait près de 2 heures qu’on marche, enfin on le pense car on n’a pas de montre.

On double l’allemand.

Il fait nuit noire.

Parfois la neige n’est pas glacée, et nos pas s’enfoncent. On glisse. C’est d’autant plus dur.

Féliciano ne nous parle toujours pas. On ne sait pas où on en est.

Je lui demande, et il m’annonce qu’il reste 3 heures de marche.

C’est pas possible. C’est trop. Je déprime. J’ai envie de pleurer. Je m’énerve en français afin qu’il ne comprenne pas. J’aurai besoin d’un peu de positivisme genre « vous marchez bien, on a déjà fait 2 heures, etc. »

Allez, on met un pied devant l’autre, et on arrête de réfléchir. J’ai promis que je le gravirai pour Timothé, mon filleul. J’irai jusqu’au bout.

Un autre mur, que des murs infinis, des murs et des murs de neige, des murs de glace

Franchement c'est dur, physiquement et mentalement. Pas techniquement.

Il reste 1heure30.

L'allemand a abandonné.

Le soleil se lève. Au moins on a un paysage. C'est réconfortant!

On demande à faire des pauses de plus en plus souvent.

Plus qu'une demi-heure.

On voit l’arrivée.

ca y'est on y est!!!!!!!!!!!

Je me mets à pleurer. Je me suis battue et je l’ai vaincue !!!

Franchement c'était super dur !!

On l’a réussi à 2, en couple, c’est fort.

Féliciano nous annonce qu’on l’a fait en 4 heures !! 1000 mètres de dénivelés en 4 heures, à cette altitude, c’est un véritable exploit!!

Je peux fièrement dédicacer cette ascension à mon petit pirate de Timothé.

Copie de P1030780

Mais ce n’est pas fini, il nous reste le retour. On descend dans l'ombre, c'est bcp moins sympa que la descente du Huyana. Et c'est tellement pentu que c'est 2 heures de concentration! Rompus, au camp alto, on se repose 2 heures. On démonte les tentes, puis on redescend aidés de nos porteurs. Encore 4 heures interminables de descente jusqu'à Pinaya, le camp de base.

10 heures de marche, on est exténués !!!

On se reposera ensuite 2 jours à la Paz.

Copie de P1030719

Cette ascension m’a beaucoup marquée. Pendant ces 2 jours de repos, j’en ai pleuré à nouveau, je me sentais furieuse contre cette montagne qui m’en avait demandé tellement. Et plus j’y réfléchissais, plus l’Illimani me rappelait des moments durs de ma vie, ou je me suis sentie dans le noir, seule, perdue, à devoir avancer, et où chaque pas est un effort. Une vraie métaphore. Mais dorénavant, je suis accompagnée de ma moitié, qui me soutient dans la cordée. Nous fixons ensemble des objectifs, certes parfois fous. Nous prenons le temps de nous préparer, afin de les atteindre. Et nous faisons appel à des proches pour nous guider en fonction des différentes situations. Je pense que l’Illimani est le reflet d’une vie. Et nous sommes Illimanistes !

 

sev

Copie de P1030789

7 mai 2013

HUYANA POTOSI : 6000 METRES

Durant le trajet, nous nous avons décidé d’opter pour le Huyana Potosi et l’Illimani. Le Huyana Potosi est un 6000 mètres relativement accessible, mais donc assez touristique, il est peu couteux, et nous sommes déjà au refuge du camp de base. L’illimani, par contre, est à 6500 mètres, il est beaucoup plus difficile et très peu touristique. Le plan est de s’entrainer sur le 6000 mètres, de voir notre condition, et ensuite certainement de tenter le 6500 mètres.

copie de P1030373

 

Un bon repas, une douche chaude, une bonne nuit, un bon petit déj, et nos « hommes » sont retapés ! Aujourd’hui, on s’entraîne sur le bas du glacier à utiliser les piolets, les crampons, les harnais et les cordes. C’est incroyable comment le matériel nous permet de défier la gravité ! Le lendemain est plutôt cool : grasse mat puis une marche de 3 heures pour aller jusqu’au camp alto, un refuge très très basique. On se couche à 19h, car les réveils sont réglés à 2h du matin ! Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, les approches de sommets se font toujours de nuit à la frontale, car la neige est glacée et il y a peu de vent. Il faut être redescendu pour 10h, car la neige peut fondre et les crevasses s’ouvrir. Les alpinistes s’encordent toujours par 2 ou 3, au cas où un d’eux dévisse.

Copie de P1030394

 

Nous sommes donc 2 cordées de français : Aurélie et Jean Philippe (1 autre) avec leur guide en formation ; Piwi, moi et Féliciano, bien expérimenté. On se lève à 2h, on se prépare tranquillement, on déjeune et à 3h, les cordées démarrent. Nous sommes à 5300 mètres, soit 700 mètres de dénivelés positifs puis 1200 de négatif. Il fait nuit noire, le ciel étoilé est magnifique, autant que la vue sur la Paz qui scintille de milles lumières. La neige craque sous nos pas. J’adore ce bruit au milieu du silence de la montagne. Evidement l’oxygène manque, il faut donc adopter un rythme régulier, plutôt lent, afin de ne pas se brûler les poumons. C’est top, nous avons la même allure avec Piwi, et elle est plutôt bonne. Les pentes s’enchainent, quelques plats pour se reposer. La dernière pente, 80°, est la plus dure, mais quel plaisir d’arriver au sommet après tous ses efforts !! Nous arrivons pile-poil pour le lever du soleil, après 3h30 de marche. Le soleil se lève avec toutes ses couleurs orangées, il éclaire la cordillère royale toute proche.

Copie de P1030612

Nous serons 6 touristes à avoir réussi le défi sur les 22 qui se sont lancés. Il fait super froid la haut, mais nous tenons à immortaliser l’instant. Je dédicace cette montée à ma maman, tandis que Piwi l’offre à son oncle. Nous redescendons par des arrêtes impressionnantes, puis la descente se fait tranquillement au milieu des pentes douces de la montagne réchauffées par le soleil. Quel plaisir de profiter d’un si beau paysage et quelle fierté de l’avoir réussi avec autant d’aisance.

sev

Copie de P1030647

7 mai 2013

CONDORIRI TREKKING, OU COMMENT UTILISER UNE CARTE

Notre principal but, à la Paz, est de gravir un 6000 mètres. Après avoir fait le tour de plusieurs agences, notre choix s’arrête sur celle d’Hugo et Danisca. Hugo est médecin et alpiniste. Ces premières paroles ne furent pas un prix et des explications touristiques, mais il s’enquit de notre sommeil, de notre appétit, de nos potentiels problèmes médicaux. Verdict : « Vous n’êtes pas acclimatés pour gravir un 6000 mètres ! Allez-vous faire un trek de 3 jours dans les hauteurs ». Il prend une carte topographique, dessine vite-fait un tracé au marqueur, et c’est parti ! Le lendemain matin, un guide, Féliciano, nous dépose à 3 heures de la Paz. Nous avons fait les courses, nous avons notre tente, notre gaz, nos sacs de couchage ; nous sommes parés pour 3 jours de Condoriri Trekking en solo!!

Copie de P1030498

 

Le premier jour, nous posons notre tente près d’un lac, comme nous l’a indiqué Hugo. Sauf qu’il nous manque un bout de carte, et nous nous posons à un mauvais lac, soit à 1 heure de retard. Mais nous ne le savons pas ! Nous sommes sur notre petit nuage. Notre tente est au milieu de nulle part, nous rencontrons quelques locaux qui dressent leur cheval, ou pêchent des mini-truites, le ciel étoilé est magnifique.

Copie de P1030492

 

Le deuxième jour, c’est le début de la galère… Il faut savoir qu’il n’y a aucun balisage, aucun kern pour se repérer. La carte topographique avec le tracé à la main est tout ce que nous avons… Nous montons un versant, qui s’avèrera ne pas être le bon, ce qui nous mènera à un endroit très à pic, carrément dangereux. Nous suivons les traces d’un lama dans un pierrier pour nous en sorti, normal ! Nous retrouvons le bon versant à gravir, et comprenons alors l’importance de savoir lire une carte topographique ! Nous gravissons le sommet. Yes, quelle belle vue sur le Condoriri !  Et là, c’est le drame : piwi n’a plus la carte, elle est tombée quelque part depuis la dernière heure et demie ! On laisse les sacs au sommet et on descend à la recherche de cette fichue carte. On redescend jusqu’à la dernière pause, on cherche partout, on demande à des bergers s’ils ne l’ont pas vu, nada ! On négocie avec les bergers pour qu’un des leurs nous accompagne. C’est une femme et son gamin qui feront office de guides. On remonte tous ensemble jusqu’au sommet … et on retrouve la carte ! Miracle !! Ils nous ont portés chance. On leur file une petite compensation. Tout le monde est content. On reprend rapidement la route. On a maintenant 3 heures de retard …

Copie de P1030522

 

Une descente, une plaine, une autre montée à débusquer. Il est 16 heures, on décide de s’arrêter et poser le campement. On a marché 7 heures aujourd’hui, plus le stress et les premières cloques, c’était une sacrée journée ! Demain, nous attendra un col assez dur, les 6 heures de marches, et nos 3 heures de retard, si tout va bien … On se couche avec les poules (enfin les lamas dans l’coin !). On se lève tôt le matin, motivés ! Il faut ! On arrive rapidement dans un cirque, il faut maintenant savoir quel col parmi les 3 nous choisissons. Et il faut bien choisir car les versants de l’autre côté sont à pic. Si ce n’est pas le bon col, il faudra faire demi-tour pour en remonter un. La responsabilité de lire la carte me revient (sev), waouh, pas question de perdre à nouveau du temps en se trompant. On prend ½ heure pour étudier toutes les possibilités ! Allez go, on prend le col le plus à droite. On arrive en haut du col… Ouf, c’est le bon !! On a une vue magnifique sur le Huyana Potosi. Quelques photos et c’est reparti.

Copie de P1030547

Il nous faut attaquer cette descente à pic. Une sacrée descente, un tracé entre les lacs, un aqueduc à suivre, une plaine infinie à longer, une bonne montée, un long chemin, des raccourcis, des pierres pleines de viscachas (sorte de lapins), un faux plat entre des lacs, on ne nous arrête plus ! Ca y’est, on voit le refuge. La nuit tombe. On arrive au refuge, exténués après 10 heures 30 de marche, avec nos sacs de 12 kilos sur le dos !!

sev

 

7 mai 2013

LA PAZ ET SES ENVIRONS

Nous voilà à La Paz, capitale de la Bolivie. Nous avons plusieurs projets autour de La Paz, tels que gravir un 6000 mètres, faire du parapente et faire une incursion en Amazonie. Il semble donc que nous allons rester quelques semaines ici, alors autant choisir le bon hôtel. Nous prenons le temps et choisissons finalement celui indiqué par Maxime, le neveu de Piwi. Pas cher, lits corrects, bien situé, wifi, et possibilité de garder des bagages. C’est stratégique !

Copie de P1030471

 

Maxime a passé plus d’un mois à La Paz pour prendre des cours d’espagnol. Il s’est fondu dans le décor (location de chambre, une chérie, des potes, cinéma) et a très bien progressé ! Nous le retrouvons pour le match de la Champions League du PSG. Grrr, l’équipe de Zlatan n’a pas réussi la qualification. Le temps de quelques jours, nous redevenons un peu citadins (quelques bons bars, un resto français).

 

Ah, c’est le moment de vous expliquer le système de transport public dans les villes boliviennes. Il y en 3. Le premier est le taxi, que tout le monde connaît, à la différence qu’ici, ils annoncent le prix de la course dès le départ. Le deuxième moyen est le collectivo. C’est un taxi de 4 places qui indique sur son parebrise les 3 principaux stops de son parcours. Il peut modifier un peu son trajet, et il se partage comme du covoiturage. Astucieux ! Et ensuite, encore moins cher, les « micros ». Ce sont des minibus ou des vans, de 8 à 30 personnes (en se tassant !) qui ont un trajet fixe indiqué sur le parebrise. Ils s’arrêtent n’importe où sur la route afin que les passagers montent et descendent (ca peut être au milieu d’un bouchon par exemple !). Les micros qui ne sont pas pleines roulent sur la droite pour choper tout client possible. Et une fois remplies, elles speedent de manière à ne pas perdre une minute. On adore les micros. Il faut juste s’habituer vite aux directions et aux noms de rue dans la ville.

 

Sans passer par une agence, nous prenons un transport jusque Tiwanaku. C’est un site archéologique ; le plus important de Bolivie en réalité. C’était le centre religieux et administratif de la civilisation pré-inca. L’entrée est hors de prix et les fonds vont dans la construction de 2 musées plutôt que dans de l’affichage. Sans guide, c’est donc assez pauvre en explications. C’est typique de la Bolivie : ils veulent garder du travail pour leurs guides, ils ne mettent donc aucun panneau explicatif, ou ne balisent pas les chemins de randonnées, les touristes se payent donc un guide ou n’y vont pas, mais c’est perdre tous les touristes qui pourraient se débrouiller par eux-mêmes. Asi es el turismo en Bolivia ! Mis à part cela, le site est plutôt bien rénové. On peut voir un reste de pyramide, un temple avec de magnifiques murs et d’intelligentes gouttières, de beaux monolithes gravés.

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Le jour suivant, nous passons par une agence pour aller à Chacaltaya et à la vallée de la lune. Chacaltaya est un sommet à 5300 mètres accessible par bus. C’était anciennement une station de ski. Mais dû au réchauffement climatique, ils ont dû fermer. A ces hautes altitudes, les locaux voient clairement le recul des glaciers, des neiges … A 1 heure seulement de la Paz, la vue sur la capitale est très sympa. On peut également voir le sommet Huyana Potosi et le début de la cordillère royale. L’après-midi est réservée à la vallée de la lune. Ce sont en fait des formations rocheuses dues à la pluie. Les roches, en Bolivie, semblent assez friables, et on voit souvent ce type de roches érodées, des failles ou encore des canyons.

 

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 Nous ne pouvons passer à côté de la fameuse "Route de la Mort", tintintin! Les agences organisent des descentes en VTT sur cette route. Au début, Piwi est sur les freins et Séverine trouve que c'est trop lent. A la fin des 4 heures de descente, c'est Piwi qui est à fond de cale et Séverine qui essaye de le doubler! On a eu des supers sensations. On ne retourne pas avec le groupe de touristes, on préfère profiter du village de Coroico. On planifiait une journée tranquille à des cascades. mais malheureusement l'estomac de Séverine aura le dernier mot. Tourista vs Sev&Piwi : 2 à 0 !!

 

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Bon, on est des dingues, on profite de la Paz et des prix boliviens à fond! Un vol baptème en parapente à 40 euros, qui prend?? On ne peut pas refuser!! ;) Nous voilà donc à tester un nouveau sport extrême en face de l'Illimani. Le décollage s'est bien passé. le vol est quelques peu mouvementé avec les petits trous d'air. c'est super agréable de planer comme un oiseau. Et concernant l'atterissage, j'aurai préféré qu'il ne se fasse pas dans des cactus!! ;)

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La ville de La Paz n'est attirante en soi, cependant elle est le point de chute de beaucoup d'activités très diverses, comme vous avez pu le constater. On conseillera à tout le monde de se faire un vol Paris-La Paz même pour 2-3 semaines de vacances!!

 

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