LA BOLIVIE BY SEV

Et oui, on sait jamais, l’idée d’y voyager vous viendra peut-être à l’esprit, alors voilà ce que je pense de la Bolivie :

-          Pays enclavé dans l’Amérique du Sud. Il n’a pas d’accès à la mer. Et oui, ses voisins n’ont pas été très cool, ils lui ont volé la moitié de son territoire en 50 ans. Chacun a pris sa part du gâteau : le Paraguay et l’Argentine pour le gaz naturel, et le Chili pour le salpêtre.

-          Mais pourquoi n’ont-ils pas résisté ? Bah parce que les politiques sont tous corrompus et qu'ils étaient plus focalisés sur la construction de leur piscine personnelle. « Oup’s, j’ai plus de budget pour l’armée ».

-          Du coup, sans accès à la mer, forcément, c’est assez dur économiquement. La Bolivie est clairement un pays pauvre.

-          Le bon côté pour nous autres les touristes, c’est que ça ne coûte pas cher ! Mais l’autre face, c’est que la pauvreté fait mal aux yeux et au cœur : mendicité, enfants qui travaillent dans la rue, analphabétisme, absence  d’hygiène … En campagne, ils sont peu à connaître la brosse à dent, et tous se retrouvent avec des fausses dents dorées, style dentition à la Joe Starr.

-          L’agriculture tient une place très importante, mais ici, rien n’est mécanisé. Je peux vous dire qu’ils cartonnent en variété. Des légumes et des fruits en veux-tu en voilà. Bon, par contre, il faut bien les laver et on n’échappe pas à une bonne turista !!

-          Bon je ne vous donne pas trop envie là. Mais si, il faut s’imaginer les campagnes toujours pleines de paysans, entrain de travailler, ou marchant sur les routes, ou bavardant entre eux. Il faut s’imaginer des beaux villages faits en adobe, briques faites de terre et de paille. Il faut s’imaginer des ânes, des lamas, des vaches, des poules un peu partout sur les routes, dans les prés.

-          Et puis il faut voir les gens dans leurs habits traditionnels. Fini les couleurs sombres à l’européenne ; ici c’est le fushia qui domine, le vert pétant, le bleu turquoise. C’est la gaypride tous les jours ! Toutes les femmes portent un carré de tissu coloré sur les épaules, et au choix, elles portent des marchandises, des légumes ou leur bébé… bien balloté quand même.

-          En Bolivie, vous vivrez totalement l’esprit Sud-Américain, tranquilo quoi ! On peut l’appeler « désorganisation », nous on l’a appelé « la fraicheur ». Assurément, ça pimentera votre voyage.  Ici, ils ne connaissent pas les feux de circulation, donc ça klaxonne à tous les carrefours dans une réelle cacophonie. Ici les magasins ouvrent selon le bon vouloir du vendeur. Ici, les chauffeurs oublient de te déposer à ton arrêt de bus et s’en rendent compte 3  heures après.

-          Et puis il y a des gens tout à fait réfléchis, comme notre jeune guide Nayba, aimante de son pays mais réaliste sur la situation politique. Elle sait pertinemment qu’ils sont en retard, notamment dans son domaine, le tourisme. Mais elle ne sait comment faire face aux politiques et au système des communautés, souvent plus puissant que les lois du gouvernement.

-          Les cerveaux fuient à l’étranger. Le peuple choisit la voie de la protestation. Votre route croisera certainement une grève, une parade, et elle sera certainement retardée par un blocus. La population est bien remontée en ce moment, et cela est favorisé par l’élection d’Evo Morales, hier syndicaliste dans la feuille de coca, et aujourd’hui président. Le peuple réussira-t-il à obtenir plus de droits ?

-          Ah oui, la feuille de coca, grand dilemme en Bolivie. La laisser pousser et favoriser le trafic de cocaïne. Ou l’interdire, et mettre sur la paille des milliers de paysans ?? Le gouvernement a choisi de l’interdire, et essaye de contrôler pour que les plants servent uniquement à la culture de la coca.

-          Et oui, la coca est totalement légale, et ici, ils la mâchent à longueur de journée. Ils mettent des feuilles sèches dans leur bouche au fur et à mesure, ça devient une boule dans une des joues. Faites pas comme moi, j’ai cru qu’ils avaient des rages de dents… La coca est très utile contre le mal de l’altitude (pratique au niveau de l’altiplano), et elle relaxe, ce qui aide les mineurs dans leurs conditions de travail très ardues.

-          Les mines. C’est également une grande activité économique. Attention, ici, ça déconne pas, c’est des mines d’or et d’argent. D’ailleurs, la monnaie des espagnols provenait entièrement de cette colonie, et était frappé sur place à Potosi.

-          Bon mais y’a pas que ça, la Bolivie est très riche en ressources naturelles : gaz naturel, pétrole, étain, lithium. D’ailleurs 70% des réserves mondiales de lithium serait situées sous le fameux Salar d’Uyuni, rien que ça. Alors, la frénésie du capitalisme va-t-il l’emporter sur un des plus beaux patrimoines naturels au monde ?

-          Et je mesure mes mots, le Salar d’Uyuni et la région Sud Lipez sont un véritable bijou de la nature.

-          Parce que je finirai par le meilleur. Si un jour vous avez la chance de venir en Bolivie, c’est avant tout pour sa diversité de géographies. On passe de l’altiplano à l’Amazonie, en passant par la forêt, puis en revenant à la cordillère, et ce en quelques heures. On en prend plein la vue. Les paysages sont absolument mer-vei-lleux. Les montagnes sont ma-jes-tu-euses.

-          Alors vos billets d’avion sont déjà réservés ???!!!

Comments

[Alexandra]

Merci Sév pour ce compte-rendu. C'est bien mieux que le Lonely Planet !!! Forcément, on ne peut que rester scotché devant les paysages et notamment ceux du Salar. Mais quand même, des dizaines de pays visités, c'est un de ceux avec lesquels j'ai eu le plus de mal à rentrer en contact avec la population et pas seulement à cause du quechua. Les gens sont rudes, mais tu l'as aussi expliqué, les conditions de vie sont rudes... En tout cas, grâce à vous, j'ai tout revécu, la beauté du Salar, les moustiques de la pampa, les anacondas etc. Merci !