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Fais voir ta cordillère

26 avril 2013

POTOSI PUIS SUCRE ...

Nous voilà à une étape citadine de notre voyage puisque nous laissons le merveilleux  Salar d’Uyuni derrière nous et sommes en direction de la ville de Potosi. De nombreuses heures de bus, nous arrivons vers minuit sans savoir où dormir. C’est drôle mais on se retrouve par hasard dans le même hostal que lors de mon voyage en  Bolivie en 2007.

Nous resterons à Potosi plusieurs jours car cette ville est assez surprenante. Tout d’abord, elle est située à 4200 mètres d’altitude !!! Ensuite, elle est voisine de la plus grande mine d’argent au monde. Je vous passe les détails sur l’espérance de vie, les conditions de travail et l’impact de ce site immense mais aussi terrible sur la vie de Potosi. Je me contenterai de vous conseiller le film « The devil’s miner ».

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Nous avons voulu y aller mais sans les services des agences de voyage qui vous propose tout simplement d’aller voir les gens travailler au fond de la mine et quand ça vous amuse de faire exploser un bâton de dynamite, quelques rigolades plus tard avec le guide et vous venez de visiter un cimetière où les enfants travaillent et où le salaire est fonction de ce que parvenez à extraire du fameux « cerro rico ». Très peu pour nous et pour l’avoir déjà fait quelques années auparavant, je souhaitais simplement que nous puissions entrer dans la mine sans voir personne travailler et voir quelle en était l’architecture sous terraine mais du fait de la semaine sainte, nous nous sommes contentés d’une approche des vieux équipements et de quelques habitations perchées sur ce rocher sans pitié.

 

Copie de S1260001

 

Potosi, c’est aussi un parcours à travers toutes les églises et autres édifices religieux. La ville est recouverte de ces cloches qui transpercent les murs, de points de vue sur ces quantités  de coupoles et autres cathédrales, de ces  tuiles qui tentent toujours d’aller un peu plus loin que le centre-ville … Dans  certaines rues, les couleurs vives nous rappellent un certain Valparaiso brillant de ses restes de pots de peinture.

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La visite de la Casa de la Moneda vous permet d’apprendre comment débuta la fabrication des pièces de monnaies en Bolivie et ce à destination de bien d’autres endroits au monde. Le musée est vraiment intéressant et la visite est parfaitement dirigée entre les vieilles machines en bois conduites par la force des mules puis les salles où les lingots d’argent sont produits etc etc … Puis nous avons également visité la cathédrale de Potosi qui est en restauration depuis plusieurs années et qui devrait rouvrir en cette fin d’année, le tout financé par les japonais pour pouvoir disposer librement des mines d’étain dans le sud du pays. Un guide vraiment à l’aise nous aura permis de visiter ce lieu incroyable avec beaucoup d’humour et quantités d’informations historiques.

 

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Nous terminons notre séjour dans la ville de Potosi avec un bon repas dans un restaurant où on trouve la vraie cuisine traditionnelle de la région. Je me suis retrouvé avec une sorte de bouillon relativement épicé où une pierre bouillante permettait de conserver le repas à bonne température. Une expérience assez intrigante, je n’avais jamais mis des cailloux dans mon assiette !!!

 

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Puis ce fût le tour de Sucre, la ville blanche de Bolivie. Plus propre, plus ordonnée, plus touristique … Premier petit souci lorsque nous arrivons à Sucre, je me rends compte que j’ai oublié mes bottes de randonnée à Potosi. 4 heures de route entre les 2 villes et pas du tout l’envie de faire l’aller-retour mais bon. Coup de chance, l’hostal où nous arrivons connaît très bien un autre hostal de Potosi qui pourrait gérer le transport de mes chaussures direction Sucre mais encore une fois, nous sommes en pleine semaine sainte. Reste à faire le lien entre l’hostal où les bottes sont oubliées et l’hostal qui pourrait éventuellement nous les envoyer jusque Sucre. Bref, après je ne sais combien de coup de téléphone et certains moments d’intense énervement, je retrouve mes chaussures à quelques centaines de kilomètres de là où je les avais laissées. Juste la veille d’un départ pour 3 jours de marche forcée !!! Pas toujours facile en Bolivie mais on finit en général par arriver à ses fins.

 

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On se balade dans Sucre qui elle aussi est pleine d’églises avec des points de vue plus en hauteur. Nous avons notamment la chance de monter sur les toits d’un couvent qui fait également office de collège. On nous donne carrément les clés de la dernière porte qui permet de déambuler sur les toits de ce magnifique bâtiment. On surplombe la ville, le soleil laisse briller toute la blancheur des murs et des toits de Sucre, c’est un vrai grand moment. La cour intérieure est remplie d’arcades qui se superposent sur 3 étages et au milieu de tout cela, une fontaine et ses poissons.

 

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Plusieurs endroits sont à voir, le cimetière qui est d’une architecture surprenante. Quelques airs de Père Lachaise. En sortant, nous avons la chance de déguster un délicieux « Ceviche » - poisson cru cuit dans un jus de citron. Vous pouvez également traverser un grand espace vert où une réplique de la Tour Eiffel (environ 20 mètres) occupe le plein centre de l’allée principale qui sillonne le parc. Les influences sont très diverses à Sucre, pas mal de hollandais, quelques belges et d’autres étrangers ouvrent leurs commerces. Nous retiendrons un français, ancien ingénieur qui aujourd’hui fait de crêpes salées et sucrées avec des produits bien choisis pendant que sa femme bolivienne prépare des tartes et autres desserts qui nous rappellent notre cher pays la France. Nous fréquentons également un bar tenue par une hollandaise installée ici depuis plus de 5 ans. Elle sait donner envie de rester et propose tellement de choses qu’il est parfaitement envisageable d’y passer chaque jour.

 

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Le célèbre marché de Tarabuco est également sur notre route. L’occasion de faire quelques achats et surtout un colis direction la France. Merci Blandine pour la réception de nos multiples trouvailles. Premier contact avec l’artisanat Jalca qui est de toute beauté. Techniques de tissages revenues au goût du jour grâce à différents projets de grande ampleur ayant pour objectif de redonner vie à ses traditions ancestrales. Motifs surréalistes et significations délirantes … Nous avons aussi eu l’occasion de visiter un musée parfaitement mis en scène pour une meilleure compréhension de ces peuples natifs d’une Bolivie qui survit tant bien que mal.

 

Copie de P1030142

 

Cette approche du côté très traditionnel de l’une des régions reculées de ce merveilleux pays nous incitera à un treck de 3 jours vers le cratère de Maragua mais c’est Séverine qui aura l’honneur de vous écrire le récit de cette partie de nos aventures.

Nos vemos pronto …

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2 avril 2013

SALAR DE UYUNI

Cette destination est vraiment l’un des « Highlights » de l’Amérique Latine. Comment ne pas s’arrêter sur le plus grand désert de sel au monde ? Ce site incomparable est situé dans une région parsemée de lagunes imprégnées de couleurs magnifiques qui sont dues aux minéraux présents dans ces eaux de l’Altiplano.

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Deux possibilités vous sont offertes : débuter le circuit depuis Uyuni et y revenir 3 ou 4 jours plus tard (possibilité également de passer la frontière et aller en direction de San Pedro de Atacama) ou alors démarrer depuis Tupiza, tout au sud de la Bolivie. Cette seconde option nous semble plus complète, ne coûte pas forcément plus cher, fait que vous terminez votre road trip par le Salar et permet de découvrir en plus les paysages du sud Lipez qui n’ont rien à envier au reste du circuit classique. Tupiza est, en plus, une petite ville super sympa, beaucoup plus accueillante qu’Uyuni et agréable pour se balader pendant 2 jours. Bref, on recommandera à chacun de démarrer ici …

Nous voilà donc partis pour 4 jours qui resteront, c’est certain, l’un des moments les plus intenses de notre parcours en Bolivie. Aujourd’hui encore lorsque l’on regarde les photos, c’est à se demander si les photos ne sont pas truquées …

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Jour 1 : décollage en 4*4 (on ne change pas les bonnes habitudes) vers 8h30, rencontre avec Mark et Olivia (lui est irlandais et elle australienne) qui seront l’autre couple de ce périple. C’est aussi le moment où nous découvrons notre chauffeur « Vladimir » et notre cuisinière « Santousa », les 2 personnes les plus importantes du voyage car, arriver à bon port en ayant visité chaque recoin de ces immenses lieux, mais aussi manger à sa faim, sont les 2 incontournables de ce périple. On quitte Tupiza et en moins de 5 minutes, nous sommes déjà à l’entrée d’une vallée où les formations rocheuses vous laissent de marbre, c’est tout simplement magique. Je ne vois pas trop comment vous décrire l’intégralité de la journée mais il faut en retenir que c’est une épuisante première journée de 4*4 au travers de tout le sud Lipez. Au déjeuner, rencontre avec un faucon qui s’installe à plus de 3 mètres de nous. Cette région vous dévoile volontiers plusieurs de ses lagunes, ses villages perchés dans les montagnes où les légendes font partis de votre apprentissage. De nombreux sites cachés au détour des innombrables versants qui nous entourent, des points de vue incroyables, une orientation parfaitement impossible pour les non-connaisseurs … Bref, une vraie sensation d’être perdus au milieu de nulle part et ça tombe bien, c’est exactement cela que nous cherchions pour la suite de nos aventures. Nous voyons des autruches, quelle chance !!! Et c’est bientôt la fin de ce premier jour avec vue sur un lac que surplombe un magnifique volcan. Photos sous de superbes lumières orangées et arrivée tardive au lieu où nous passerons la nuit.

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Jour 2 : On commence à nouveau la journée par quelques autruches puis plusieurs lagunes dont une particulièrement qui nous aura laissée comme deux blancs becs plantés dans le désert. Cette lagune était tout simplement recouverte de flamands roses. Une quantité si impressionnante qu’il était difficile de décider où orienter l’appareil photo ou dans quel sens se diriger pour essayer de s’approcher le plus possible. Ils sont assez craintifs, il faut le dire donc seul un bon objectif vous permettra d’en rapporter les fameuses images rêvées. Plusieurs espèces présentes, différentes tailles mais aussi différentes couleurs ... Je pense que ce n’est pas tous les jours que l’on peut admirer ce genre de spectacle. La journée se poursuit par la traversée de grands espaces désertiques jusque les roches de Dali, des roches volcaniques aux formes très spéciales, tellement spéciales qu’elles auront été l’objet de nombreuses réalisations artistiques. Nous sommes entourés de sommets andins et ce à l’heure où la luminosité leur donne des airs de grandes dames vêtues de longues robes aux couleurs chaudes. Toutes ces robes viennent s’étaler sur un interminable champ de pierres au milieu duquel vous passez votre chemin. Peu de temps après, on se retrouve dans des termes magnifiques où il fait bon prendre un bain chaud. Puis nous nous rendons en direction des geysers où encore une fois, les couleurs bouillonnent, les fumées s’échappent des sols craquelées du fait de tous ces gaz enfermés sous terre. La journée se termine par la très célèbre Laguna Colorada qui nous offre d’une part le changement de couleur de ses eaux qui deviennent de plus en plus rouge du fait de l’orientation du soleil et d’autre part la proximité de certains groupes de flamands roses que nous parvenons à filmer et photographier de près.

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Jour 3 : C’est la journée un peu plus calme de ce voyage. Enchaînement de lagunes avec réflexion des sommets sur les eaux brillantes. C’est tout de même fou qu’il y ait autant de lagunes par ici !!! On traverse un Salar mais pas du calibre que nous verrons demain. Mais encore une fois, des étendues immenses qui recensent des concentrations de ressources naturelles pour lesquelles il faut aller creuser, extraire, déterrer, charger puis transporter … Nous vous laissons imaginer les conditions de travail qui peuvent exister dans ces endroits. Déjeuner au milieu d’un étalage de rochers tous aussi impressionnants les uns que les autres. On pourrait juste regretter que les différents véhicules se déplacent ensemble et donc parfois, certains touristes s’oublient et oublient que nous sommes dans des endroits où l’excès de bruit est un manque de respect de la beauté des paysages silencieux qu’il nous est offert de contempler.  Un arrêt dans le premier vrai village depuis 3 jours et nous voilà entrain de goûter la bière de Quinoa, tout à fait correcte. Nous arrivons doucement là où nous passerons la nuit à savoir un genre d’hôtel presque totalement en sel. Les murs, les couloirs, le sol, les tables, les sièges … Juste derrière ce lieu merveilleux, une colline recouverte de cactus où une petite marche s’imposa à nous. Nous sommes au bord du Salar et très impatient que le dernier jour démarre. Attention, il faudra se lever à 5h du matin. Pour se mettre dans l’ambiance, une petite bouteille de vin à l’apéro et une deuxième en mangeant …

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Jour 4 : Levés tôt, chargement de notre 4*4 puis en route pour une traversée du Salar au milieu de la nuit. Quelques premières lueurs, l’horizon se dévoile légèrement. D’abord les bleus puis une ligne claire nous apparaît de plus en plus orangée. Les étendues de sel baignent dans le bleu du ciel puis blanchissent à vue d’œil. Le soleil apparaît au loin comme une pépite qui s’élève au-dessus de quelques reliefs.

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Où regarder, dans quelle direction ? Est-ce que le sommet d’une montagne est plus beau qu’un désert d’un blanc infini où aucun relief n’existe ? Est-ce que l’ascension du volcan Tunupa est plus attirante qu’une ballade sur l’imprévisible « Isla del Pescado » ? Une île qui n’est pas située sur l’eau, vous donne l’impression de n’avoir rien à faire là. Celle-ci est totalement recouverte de cactus et nous avons la chance d’y voir un vieil homme nourrir un lama au biberon, celui-ci a été abandonné par les siens.

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Difficile de décrire tous ces instants et toutes ces images, les photos parlent d’elles-mêmes !!! Nous observons « los ojos del Salar », des trous relativement profonds qui permettent à l’air enfermé en sous-sol de s’échapper de ces immenses croûtent de sel. Un passage au village de Colchani pour le déjeuner, c’est le village d’où partent tous les stocks de sel qui viennent d’être mélangés à de l’iode pour ensuite être commercialisés. On y rencontre des Italiens qui ont tout traversé depuis le Mexique dans un mini van magnifique. Ils sont clowns et font des spectacles dans les écoles contre quelques litres d’essence ou de quoi se faire un bon repas. Des idées de voyage nous viennent dans tous les sens.

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Nous arrivons enfin à Uyuni après un passage au merveilleux cimetière des trains. En ce qui concerne le sel, plus aucun transport ferroviaire n’existe à ce jour et il est fort probable que ces dizaines de wagons et locomotives restent là à tout jamais.

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Uyuni  ne nous dit rien du tout donc ce sera un départ en bus le jour même pour la ville de Potosi qui elle renferme de quoi y passer plusieurs jours et plusieurs nuits. Ce périple de 4 jours aura été un « MUST » et on en garde des images plein la tête. N’hésitez pas une seconde si vous êtes dans le coin mais gare à ceux qui tenteraient de s’aventurer par leurs propres moyens en ces lieux peu commodes !!!

2 avril 2013

TARIJA - CAMINO DEL INCA

Tarija, première étape de notre épopée bolivienne. C’est tout au sud du pays, et nous remonterons le pays en « zigzaguant » jusqu’au Pérou. Nous nous reposons des dernières 24h de voyage. La ville est malheureusement sous les nuages, mais nous avons trouvé le plan pour les éviter : monter plus haut que les nuages !

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Nous organisons par nous-mêmes un trip dans la Cordillera de Sama. Un bus public nous dépose à un croisement près de Puxares. « Qui sont les 2 personnes à déposer dans ce trou perdu ? C’est nous ! Et ça nous convient totalement ! » Il faut s’imaginer 3 villages et 2 lagunes au milieu d’un immense plateau entouré de montagnes, et une route très peu empruntée. Yiha ! Nous passons 2 jours à siester auprès des lamas, à marcher de troupeau de moutons en troupeau d’ânes, à observer mouettes, canards, flamands et même une chouette.

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La première nuit, nous la passons dans un refuge très sommaire, en compagnie de son guide, Alfredo. Ce dernier nous propose d’aller à une fête de village à 3km de route défoncée, à 3 sur sa moto… « Euh, comment te dire ? » La fraicheur des boliviens!! La deuxième nuit, nous la passons dans un château ! Si si, je vous assure ! Après avoir galéré à trouver qui a la clef dans le village (mais qui ?), nous prenons place dans nos appartements : 35 lits, 4 toilettes, 4 douches, une salle à manger énorme… Nous festoyâmes entre châtelains. Bon on était 2, et on a mangé une soupe, ça va !

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Le soir, les lamas rentrent dans leur bergerie. Quel spectacle de se trouver sur leur chemin et de les regarder de la fenêtre. Ils encerclent totalement le château. Allez au dodo, car une super rando nous attend demain : Le chemin de l’Inca !

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Nous nous apprêtons donc à emprunter une portion du « Camino del inca », la fameuse route que les incas construisirent tout au long de l’altiplano pour faire circuler les marchandises. Nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer les caravanes de mules chargées de sacs, les incas à pied sous leurs ponchos, les lamas transportant l’or et l’argent de l’empire, … Mythique ! Le Service national des Parcs nous a annoncé que le trek durerait 4 heures. Nous entamons la descente. Au bout d’une heure, nous passons sous la mer de nuages. Il fait plus frais. Nous demandons à quelques paysans notre chemin, car il n’y aucun balisage. Nous suivons une villageoise qui a une vive allure. Comment fait-elle pour traverser si vite les rivières ? Nous sautons de pierre en pierre, mais elles sont plutôt rares, et nous risquons à chaque fois de nous tremper les pieds et surtout de tomber. La bruine ambiante nous trempe légèrement. Ca y’est, on ne la voit déjà plus. Et cette rivière, comment a-t-elle fait pour passer de l’autre côté ? OK, faut y aller cash et marcher dans l’eau peu profonde. Les pieds trempés nous continuons de parcourir le chemin… Maintenant, les gouttes d’eau ruissèlent sur nos fronts, tellement l’air est humide. Le paysage est dantesque. Voilà 5 heures que nous marchons et nous ne voyons toujours pas Pinos, la destination finale. Sommes-nous sur le bon chemin ? Nous montons une face, puis continuons la descente. Les pierres sont très glissantes, il faut être concentré. Des pierres, des cailloux, des rochers, c’est infini ! Où sommes-nous ? Où est Pinos ? Nous rencontrons enfin un vieux. « Vous êtes sur la bonne route, c’est bientôt » Pffui, nous arrivons à Pinos, enfin… après 7 HEURES 30 de marche !!! Merci l’organisation bolivienne ! La totale fraicheur !

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A Pinos, nous devons attendre quelques heures sur le chemin, complètement trempés et transis de froid qu’un transport public nous prenne. Ce sera finalement un couple d’agriculteurs adorables qui nous prendra en stop dans leur camion, car ils vont à la ville.

Un api (boisson à base de maïs), une humita (maïs chaud dans une feuille de maïs) et une empanada (petite crêpe au fromage) grappillés à même un stand de mamitas + Nos billets de bus pour Tupiza achetés pour un départ le lendemain. Nous pouvons enfin prendre une douche, nous étirer et nous reposer dans des bons lits chauds. La photo de mes pieds vous donnera une idée de notre état final !

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Sev

 

27 mars 2013

PREMIERE JOURNEE EN BOLIVIE

Aujourd’hui nous quittons le Chili et nous passons la frontière bolivienne !!! Nous sommes impatients ! Mais nous n’imaginons pas du tout l’aventure que sera cette journée …

Nous quittons le refuge en faisant du stop. Nous sommes sur un des axes frontaliers et il y a du « trafic » entre le Chili et la Bolivie, j’entends des énormes semi-remorques remplis de minerais, de pétrole, de produits finis et quelques minibus pour touristes. Notre confiance en l’auto-stop aura vite ses limites… Aucun des 30 véhicules ne nous aura pris !! Grrr !! Ça nous aura valu 1h30 à de marche à pied, mais dur de se plaindre quand on longe le magnifique lac Chungara et ses oiseaux !! ;)

Nous arrivons au poste frontière chilien et rencontrons le Sergent. Celui-ci, abusant de sa position, oblige un chauffeur à nous embarquer pour les 20 prochains km jusqu’au poste frontière bolivien ! héhé, on a le bras long, nous ! ;)

Au poste de frontière bolivien, il y a plus de 2h de queue pour tous ces pauvres camions ! Salut le chauffeur, nous on va mettre 40 minutes, à pied ! Mince, une cloque ! Pas facile le passage de frontière à pied ! Un tampon sur le passeport, de l’argent échangé, et nous voilà dans le premier minibus qui part… Nous sommes en Bolivie !!!

Ils nous déposent à Patacamaya. 5 minutes après, nous prenons place dans un bus en route pour Oruro. Mais il n’ira pas jusqu’à Oruro, ce serait trop facile !! ;) Une grève d’étudiants bloque une ville entière et nous empêche d’atteindre Oruro à 20km. On prend nos sacs, on traverse la ville jusqu’à l’autre bout. Des minibus profitent de l’occasion pour effectuer des allers retours d’ici à Oruro, par contre il faut jouer des coudes car il n’y a que 8 places par véhicule ! Le 4ème minibus est pour nous, Piwi garde les places à l’intérieur, Séverine charge les sacs dans le coffre ! Stratégie ! Il nous dépose à Oruro. On prend un minibus public jusqu’au terminal de bus. On réserve notre billet de 14h de bus nocturne pour Tarija. Nous sommes à peu près au milieu du pays et nous descendons tout touttout au sud du pays, afin de le remonter pendant les 6 prochaines semaines. Nous arrivons à 9h du matin, soit après 24 heures de voyage !!! Epique le premier jour en Bolivie ! Mais qu’est-ce que c’est bon l’aventure à 2 !

25 mars 2013

LE CHILI, PAR SEV ET PIWI ...

Comment résumer le Chili ? Par Sev

-          Une cordillère des Andes gavée de minerais. Du salpêtre, du cuivre, du souffre, de l’iode, de l’or, de l’argent, du sel, etc. Le Chili est le plus grand producteur de cuivre au monde, je vous laisse imaginer sa richesse. 

 -          Pays à l’économie stable, ce qui est rare en Amérique du sud. Les villes sont plutôt modernisées. La vie coûte presque aussi cher qu’en France. Les chiliens sont très fiers de l’économie puissante de leur pays. 

 -          Une modernisation certainement trop rapide qui laisse sur le carreau une grande frange de la population. Les paysans quittent les campagnes et le boulot harassant. Il existe une multitude de petits boulots non mécanisés : cireurs de chaussures, vente ambulante, mise en sachets des courses dans les supermarchés, balayeurs de rue, vendeurs de ticket de parking. 

-          Une géographie tout à fait atypique : Un pays tout en longueur sur 5000 km. La route de la panaméricaine est la colonne vertébrale de ce géant anorexique. Certains déplacements sont moins chers à effectuer en avion qu’en bus. Dur de créer une unité nationale quand les distances sont si grandes. 

-          Evidement les conquistadors ont vaincu les incas, mais on note une grande fierté pour la tribu des Mapuche, dans le sud du Chili, qui a su résister très longtemps aux armures métalliques et à la poudre à canon des espagnols. 

-          Le Chili est définitivement un peuple belligérant, qui a toujours prévu une grande place dans ses budgets pour l’armée. D’ailleurs 10% des bénéfices de l’exploitation nationale du Cuivre revient directement à l’armée. Grâce à leur pouvoir militaire et leur flotte maritime, les chiliens sortent vainqueurs de la guerre du pacifique, où le Pérou, la Bolivie et le Chili se disputaient quelques territoires ayant des accès à la mer. C’était il y a à peine 130 ans. 

-          Le passé récent du Chili divise la population, d’un côté les socialistes, de l’autre les libéraux. Petit résumé, sans prétention, des 50 précédentes années. Le peuple, les paysans, les mineurs trouvent en la personne du socialiste Salvador Allende un espoir à leur vie trop misérable. Il est élu démocratiquement en 1970. Il nationalise l’agriculture et l’industrie et dépossède les riches propriétaires (bien souvent américains). Les Etats Unis, mus par leur peur du communisme, financent des grèves de camionneurs qui bloquent toute circulation des denrées dans le pays. Le peuple manque et suffoque. L’opposition (subventionnée par les US) force Salvador Allende à intégrer plus de militaires dans son gouvernement et il nomme son général, qui n’est autre que Pinochet. Ce dernier prend le pouvoir total par un coup d’état en 1973. Salvador Allende meurt dans le palais présidentiel de la Moneda sous les coups de feu des chars, le micro de radio aux mains en motivant le peuple ! 

-          Pinochet commence ainsi 17 ans de dictature. Vous connaissez tous les tortures dont il est coupable et les camps de concentration qu’il a érigés pour tous les artistes, les socialistes, les journalistes. Les intellectuels s’exilent. Pinochet devient le pantin des USA. Le pays devient très libéral au moyen de zones franches et de nombreux accords de libre-échange avec d’autres pays. Cette libéralisation, aujourd’hui, permet au Chili d’être si bien économiquement. Grâce à l’action du pape, Pinochet est forcé de faire un référendum. Il le perdra, ainsi que les élections mais sera toujours dans le gouvernement. Ce « malin » s’est nommé et à nommer des députés Pinochétistes à vie. La vie politique est pour ainsi dire bloquée jusqu’à ce que ces derniers meurent.

 

Si je raconte l’histoire du Chili, c’est que Carlos et Cristian me l’ont demandé. Ils sont très fiers de leur pays, et aimeraient qu’on le connaisse davantage.

Sev

 

Fin de notre première destination : Le Chili by Piwi

Il m’a semblé évident de rédiger un article sur le pays qui aura permis, il y a maintenant bientôt 10 ans, une expérience incroyable, une merveilleuse rencontre avec le continent qui aujourd’hui est pour moi une évidence : l’Amérique Latine !!!

Ces quelques semaines passées au Chili auront été l’occasion de plusieurs émotions attendues depuis quelques années. Revoir toute la famille OYANADER, Cristian, le fameux Tio Lalo et sa chère Maria, les petites Emilia et Augustina … Ce fût comme un flashback à de nombreux souvenirs. J’ai vécu avec ces gens, célébré leurs anniversaires, partagé avec eux de longues conversations, confié mon histoire de famille et rencontré certains moments douloureux à leurs côtés. Ça peut paraître surprenant mais c’est comme une deuxième famille présente à l’autre bout du monde, une famille toute entière qui me connaît bien et chez qui je suis comme chez moi depuis mes premiers pas de l’autre côté de l’Atlantique en 2004.

Je ne voudrais pas m’attarder sur la visite au cimetière pour un moment de recueillement sur la tombe de mon ami Renzo mais la relation que j’ai avec cet artiste de mon enrichissement culturel est si importante qu’il me faut l’évoquer singulièrement. Il est décédé en 2008 d’une mort qu’il avait entre guillemets provoquée et son départ à l’âge de 44 ans m’a rappelé que : « toujours seront trop nombreux ceux qui partent bien avant l’heure et leur absence reste pour moi  une incompréhension ». Renzo aura été l’un de ces personnages avec qui on a la chance de vivre intensément, de communiquer sans aucune frontière. Un homme extrêmement cultivé et parfaitement imprévisible, un conseil précieux et une disponibilité de toutes les circonstances … Maintenant que je suis allé voir l’endroit paisible où mon grand ami repose, je me sens mieux.

Presque un mois passé avec mon neveu Maxime fût également l’occasion de mieux se connaître et de vivre ensemble des aventures inoubliables. Max : « t’es un sacré bonhomme, j’aime tout particulièrement la façon dont tu apprécies chaque petite chose comme une merveille qu’on découvre par hasard en allant voir toujours un peu plus loin … Je ne peux que t’encourager à suivre ce parcours de toutes les destinations et suis très heureux que tu penses à tant de voyages. Fonces vers tes projets et donnes toi l’objectif de concrétiser le maximum de tout ce que tu as imaginé ».

Ce fameux Chili dont je parle souvent est un pays agréable, où il fait bon vivre. On peut lui reprocher une tendance occidentale un peu trop prononcée mais d’un autre côté, pour imaginer s’y installer un jour, je considère qu’il faut tout de même un minimum en termes de sécurité, de santé et de qualité de vie. Le Chili correspond selon moi à ce qu’un européen pourrait souhaiter d’une expatriation outre atlantique.

Une fois que les aspects pratiques de la vie quotidienne sont en place, il est également important d’observer comment on voyage dans ce pays, quelle est la diversité de ses paysages et reliefs, avec quelle facilité on peut envisager s’imprégner de sa culture et ses coutumes, quelle est l’histoire de ce pays et ses actuelles orientations politiques et économiques … Il me semble une fois encore le bilan proposé par le Chili est aussi hors du commun que prometteur et donc profondément attractif.

Valparaiso est un parfait mélange d’odeurs sauvages, de couleurs vives et de personnalités débordantes de créativité. D’autres villes ont leurs atouts géographiques, les régions rurales plus ou moins reculées ont pour la plupart cette volonté de la tradition et de l’usage, les chiliens demeurent d’une grande ouverture d’esprit et persévèrent dans leur intérêt de l’autre, seuls les chiens errants  bien trop nombreux à mon goût viennent perturber le bruit de la rue avec leurs disputent incessantes.     

Nous avons eu l’occasion de voir tant de choses dans le Nord du Chili. Des choses dont je ne soupçonnais pas l’existence tant mon séjour dans la partie sud du pays fût marqué par la découverte des splendeurs de Patagonie jusque Puerto Williams, de la magnifique île de Chiloe et ses Palafitos, de l’immense région des lacs avec ses volcans … Je ne croyais pas que le Nord puisse être aussi riche de diversité géologique. Nos différentes incursions sur la rive Ouest de cette Cordillère qui impressionne chacun de nous furent toutes soldées par de nombreux souvenirs. Des souvenirs habités par des cimes enneigées, des roches teintées de minéraux brillants sous le soleil des Andes, des animaux vivant bien au-delà de nos altitudes européennes et certaines rencontres à jamais gravées dans nos mémoires. Je pense bien évidemment à cette fameuse Theodora qu’a si bien présentée Sev dans un précédent article.

Très peu de regrets, il en existe toujours pas la force des contre temps et des changements d’itinéraire. Peut-être l’envie de consacrer plus de temps à chaque endroit mais n’est-ce pas là le malaise de chaque voyageur ? Maintenant il s’agit de nous rendre en Bolivie pour quelques 6 nouvelles semaines d’incursion dans le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud. Je pense que nos écrits auront une note un peu plus humaine que géographique. Il suffit d’observer la manière dont nous avons franchi la frontière entre ces deux pays !!!

Toujours à la recherche des mystérieuses cités d’or …

Piwi

 

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22 mars 2013

PUTRE ET LE PARC LAUCA

Il est 8h du matin, nous venons de finir notre trajet de bus jusqu’Arica. Max part vers La Paz, capitale de la Bolivie, où il va prendre des cours d’espagnol. Nous, nous allons à Putre qui est la dernière ville chilienne avant la frontière bolivienne.

Nous aurons donc passé 3 semaines avec Maximo, « el sobrino ». Nous avons appris à mieux le connaître. Un chouette garçon, passionné par beaucoup de choses : le cinéma évidement (ses études), mais également l’histoire… Maxime aura apporté sa touche artistique, sa légèreté, sa spontanéité. Il nous aura aussi fait de belles frayeurs et beaucoup rire par ses petites boulettes. Bon cace-dédi Max, j’en raconte une mignonne : ici, au chili, il y a encore beaucoup de petits boulots, notamment les garçons qui ensachent les courses après le passage aux caisses. Et vla ti pas que le premier jour Max passe à la caisse et pense que le garçon lui vole ses courses « eh mais c’est à moi ! » Que le vaya bien Maximo y HastaLuego !

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Le bus nous dépose à 5km de Putre. Ni une, ni deux, on décide de prendre le raccourci par la pampa. On est roots, oui ou non ?! Bon on trouve facilement un chemin, on rigole moins quand ça devient un canyon, et on remercie Freddy le bolivien, un marcheur de fortune, quand il s’agit de s’envoyer les sacs d’un bord à l’autre de la rivière ! Putre est une ville perchée dans les montagnes, dont on se souviendra l’entrée. Nous passons notre journée à dormir sur la place centrale, à discuter avec les guides et agences, à visiter des hostals relativement cher, et à faire les courses. Nous décidons de dormir sous tente dans un champ, et de partir le lendemain pour un trip d’une journée dans le parc national de Lauca.

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Nous aurions aimé gravir un 6000m dans les environs, mais malheureusement la saison des pluies est passée par là, et la neige des sommets est impraticable. Nous testons la viande d’Alpaca dans un excellent resto, où l’on peut sentir l’esprit des anciens (musique, peintures, sculptures, tissus…)

Justino sera notre guide pour le parc Lauca. Il connait pleins de trucs sur la faune et la flore de cette région. Nous passons une excellente journée à ses côtés, entourés de paysages à couper le souffle et de nombreux animaux. Nous découvrons les vizcachas, qui sont des lapins super peace avec des queues d’écureuil.

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Nous assistons à une course poursuite de 2 vigognes, le mâle dominant protégeant son territoire. Nous apercevons au total 3 des 4 espèces de camélidés de l’altiplano (lamas, vigognes, alpacas et guanacos). Nous avons la chance de tomber sur des autruches (avestruz ou nandu selon les espèces). Nous filmons un bébé lamas apprenant à marcher sur ses 4 pattes ; on voit encore son cordon ombilical, il doit avoir quelques jours. Nous apercevons de nombreux petits oiseaux colorés, la petite tête d’un renard, des biches, des canards. Ce lieu est enchanteur.

 

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Les sommets enneigés ajoutent au charme du lieu. Les volcans Taapaca, Parinacota, Pomerape  trônent au milieu de cetimmense plateau, de ses lagunes et de ses petits villages. Nous mitraillons de photos l’église et le village de Parinacota, qui tient son nom du volcan qui la surplombe. Et nous terminons notre journée par une petite marche qui nous offre un coucher de soleil sur le Guallatire et le lac Chungara. Il ressemble étrangement au mont Fuji ! Justino nous a laissé au refuge avec nos gros sacs. Demain, nous passerons la frontière bolivienne à pied, et ce sera plein de surprises !!!

19 mars 2013

LA REGION D´IQUIQUE

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Nous arrivons à 5h du matin à Iquique. Carlos, un ami de Marcia, nous accueille, super gentiment, à son pas de porte, à cette heure bien matinale (je passe le passage où nous nous sommes trompés d’appartement et avons réveillé une vieille dame… oup’s). Carlos travaille la semaine. Nous visitons donccet énorme centre économique, de par son port et sa zone franche, ainsi que les alentours par nos propres moyens.

Nous passons une journée à Manina, depuis un mini bus public. Un peu déçus par ses thermes et ce petit village sans charme, nous avons néanmoins pu immortaliser notre présence à Mamina, qui est juste le surnom de la maman de Piwi !

Carlos a des supers prix sur les locations de 4x4. Ahhh l’appel de la liberté !!! Ni une, ni deux, nous revoilà à 3, avalant les kilomètres dans l’immensité du désert d’Atacama !

Nous commençons par les pétroglyphes, traces des peuples indigènes laissés dans le sol à destination de leurs divinités. Ils gravaient la roche, où déplaçaient des cailloux, de manière à former des soleils, des lamas, des personnages. Des milliers d’années après, c’est toujours là !

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Nous nous dirigeons vers la Quebrada de Camina. Nous avons comme objectif de faire un trek jusqu’à des lagunes rouges et vertes qui ont été découvertes très récemment et qui, forcément, sont très peu visitées. L’office de tourisme nous a dit que la route était ouverte. Nous quittons le désert le plus aride du monde pour nous enfoncer dans une valle de plus en plus verte. Les cultures en terrasses commencent à apparaitre, ainsi que les paysans. C’est la saison de l’oignon et de l’ail. Grâce à un système d’irrigation totalement maitrisé, les terrasses regorgent de plantes. A Camina, les policiers nous indiquent que la route pour les lagunes est fermée à cause des dernières pluies. Grrrr. Grâce à sa maîtrise de la langue, Piwi arrive à les rassurer sur notre niveau de randonnée et notre matériel. Ils nous indiquent le petit village de Nama, d’où nous trouverons un guide pour le trek. Après une route plus que flippante, des lacets à pic, des nuages noirs prés à éclater,une épave de voiture retournée à même le précipice, des paysages dantesques mais magnifiques, nous arrivons à Nama. 12 familles seulement vivent ici. L’école est ouverte pour 2 jeunes filles. Une adorable Théodora nous accueille dans sa maison avec son sourire édentée (elle n’a qu’une dent, tandis que son frère en a 2, et le voisin 3). Ses 7 enfants sont partis faire leurs études à la ville (Iquique) ; reviendront-ils un jour, dans cet endroit totalement perdu, où le pain quotidien est si dur à gagner ? Théodora nous régale de maïs poêlés, de riz au thon et oignons, de coing et de fruits de cactus. Ce repas est hors du temps ! Je vois encore sa minuscule cuisine sombre, sur terre battue, avec son immense cuisinière à 6 feux (!) J’entends encore son adorable rire de petite fille quand on lui indique le nombre de kilomètres entre la France et le Chili. Et je ressens encore son accolade bienveillante au moment de lui dire au revoir.

Son frère est d’accord pour nous servir de guide demain aux lagunes. Seule contrainte : il ne doit pas pleuvoir cette nuit. On croise les doigts ! On se réveille à 7h du matin. Il a « draché » toute la nuit… Le ruisseau a certainement débordé et la route est absolument impraticable. Asi es la vida ! ;) Le soleil se lève sur le village. Il est tout simplement super photogénique. Nous mitraillons et vidons nos pellicules sur les 2 églises aux toits de chaume, les vieilles portes et fenêtres à la peinture écaillée, les animaux apprivoisés se faisant nourrir aux premières lueurs (lamas, moutons, lapins, ânes). Le temps passe, rien ne nous presse à partir, nous nous sentons bien à Nama !

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Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la ville fantôme de Humberstone. Cette ville connut son apogée au XXe siècle, au moment de l’extraction du salpêtre, qui servait d’engrais et de poudre à canon. Dans les années 60, d’autres produits remplacèrent le salpêtre, et les mines connurent la crise. On sent la désertion soudaine de tous les habitants, dans cette ville. Ils restent des jouets, des couverts, des outils, des ustensiles médicaux … Cette ville a été convertie en musée de remarquable manière et à l’étiquette bien méritée de Patrimoine Mondial de l’Humanité. 3 heures de visites à déambuler dans ce western : les anciennes maisons de mineurs, l’école et ses pupitres abandonnés, le théâtre gardé en très bon état, les vieux terrains de basket et de tennis, le marché et ses étales vides,  la piscine municipale en taule rouillée, l’usine où gisent les locomotives inutilisées, où le vent souffle dans les taules qui grincent … un vrai décor de film !

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Ca y’est, on est vendredi soir et Carlos est disponible. On fête le week-end avec sa chérieAndréa autourd’une salade originale à la fraise et aux mangues, et de nombreuses bouteilles… Un peu trop, vu nos têtes 4 heures plus tard, le matin, quand il faut se préparer à partir en 4x4 vers les Salars. Autant vous dire que le mal de tête et de ventre de cette cuite ne nous ont pas lâchés de la journée, vu que nous étions à 4000m avec le mal de l’altitude. Carlos, super sympa a conduit toute la journée. Une 1èreétape au Salar de Coposa. Max, comme à son habitude, se lance dans un concours photo de la lagune et ses canards. 2ème étape le salar de Huasco à 1 heure de route. Les nuages gris sont bas, les couleurs du Salar n’en ressortent que d’avantage, les flamants roses se tiennent à distance, les éclairs zébrent le ciel au loin et l’orage gronde. Surprise de la journée : nous tombons sur des autruches !! A 4000m !! Et pas seulement 2 autruches, un troupeau de 20 dont pleins de bébés autruches !!! Nous sommes super chanceux ! C’est trop mignon. Certaines partent en courant, à une allure pouvant atteindre 70km/h.

3ème étape : le salar de Coposa, à nouveau. Qui a oublié son appareil photo lors de sa pause pipi ? Séverine ! Maxime en profite pour peaufiner son reportage photo. Expression chilienne pour parler de la raie du plombier : attention, on voit Arica (la ville la plus au Nord de ce pays tout en longueur, si vous voyez ce que je veux dire…).

Petite question à tous les lecteurs : Le salar est un lac salé asséché. Comment peut-on avoir des lacs salés à cette altitude ? Des anciennes mers ? Du sel qui remonte des sous-sols ? Je trouve ça dingue.

Nous terminons notre trip par des dunes, où est passé le Dakar quelques semaines auparavant, et par Pica. Nous sommes crevés. Demain, c’est dodo, remise du 4x4, internet, lessive, préparation du sac et resto sushi d’au revoir car nous repartons dans la nuit et nos chemins se sépareront avec Max, le neveu de Piwi.

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19 mars 2013

SAN PEDRO DE ATACAMA

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Nous continuons de remonter le Chili vers le nord. Nous avons bien géré le temps de voyage et nous avons le temps d’aller dans chacun des spots intéressants du Nord Chili. Nous avons toujours la même technique : nous suivons la panaméricaine qui lie toutes les grosses villes (Serena, Copiapo, Iquique, Arica) et nous organisons de là des incursions dans la cordillère, la côte et ses plages ne nous intéressant pas vraiment. Il faut compter environ 6h de route entre ces grosses villes. Nous prenons systématiquement des bus de nuit. Vous imaginez les nuits chaotiques, certains départs à 2h du matin, certaines arrivées à 6h du matin… c’est l’jeu ma pauv’ lucette !

Nous arrivons donc à notre nouvel objectif : San Pedro de Atacama. Ce village à l’aspect rustique est au cœur de plusieurs expéditions. D’un côté, nous apprécions ses maisons en adobe (mélange de paille et de terre), ses rues en terre, sa petite place ombragée, sa belle église ; mais d’un autre côté, nous avons du mal à supporter les nombreuses agences touristiques et le français parlé à tous les coins de rue.

De là, nous participons à un tour pour les geysers de Tatio. Levés à 3h30 du matin, 4h de route, vue sur les geysers dont l’activité est la plus forte à cette heure bien matinale ! Le must du trip fut de se trouver dans une piscine naturelle d’eau thermale, vers 9h du matin, avec une superbe lumière, au milieu des montagnes et des geysers.

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Le lendemain, nous optons pour une loc de vélo (nos nobles fessiers s’en souviendront longtemps !!). En totale autonomie, nous optons pour la Vallée de la Lune tôt le matin, puis Pukara de Quitor et la vallée de la Mort l’après-midi. La Vallée de la lune fut absolument grandiose. Le sel, omniprésent dans son sous-sol sous forme de cristaux, recouvre également le sol d’une pellicule blanche. La roche, en ce lieu, toute plissée d’années de déformation géologique, nous offre des formes et des couleurs magnifiques. Des dunes de sable, couleur café, se sont également perdues dans cette vallée. Les photos parleront d’elles-mêmes.

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Le village de Quitor était stratégiquement placé. Derrière : la vallée de la mort, absolument inaccessible par quelque envahisseur et devant : une vue en hauteur sur la vallée. Mais ce n’est pas sans compter sur la puissance des Espagnols ! Ce village fortifié tomba sous le joug des conquistadors, qui voulant marquer le coup, décapitèrent 300 têtes. Le village est très bien conservé ; on imagine ces maisons à flanc de montagne, avec ses ruelles et ses espaces communautaires.  Le mirador, quelques kilomètres plus haut, nous permet de nous imaginer dans le labyrinthe qu’est la Vallée de la Mort.

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Il est l’heure de repartir. Un stop à Calama où nous espérions visiter la plus grande mine du Chili : Chuquiquamata. Malheureusement pour nous, étant très visitée, il fallait réserver. Rien à faire dans cette ville ?Et bien, nous faisons nos européens ! Shopping rapide dans un mall, Lincoln au cinéma (à défaut de voir DjangoUnchained), et KFC. Alors qu’est-ce qu’un fastfood à la chilienne ? Tu fais la queue 15 minutes pour commander et payer, tu patientes ensuite 30 minutes car ils servent une personne à la fois. Après ¾ d’heure, tu t’assois pour manger ton KFC FROID ! Et tu le manges, car tu n’en peux plus d’avoir patienté, et de toute façon, la cuisine ferme !! 

28 février 2013

5000 mètres, mas o menos ???

Pour mon premier récit sur notre blog, je me ferai le plaisir de vous raconter les 4 jours que nous venons de passer dans les parcs nationaux « Nevado Tres Cruces » et « Pan de Azucar » au Chili.

En arrivant tous les 3 (Sév, Max et moi) dans la ville de Copiapo, on se demandait un peu comment nous allions visiter ces 2 parcs. Un passage à l’office du tourisme, quelques questions dans les agences de voyage du coin et surtout notre rencontre avec Brian, un guide local spécialisé dans les excursions sportives … Et nous voilà entrain de rechercher le meilleur prix pour louer un 4*4 et partir à l’assaut de ces paysages de rêves avec nos tentes, 20 litres d’eau, le plein + 60 litres de diesel en bidon, ce qu’il faut pour manger et la crème solaire qui s’impose.

Environ 1 300 kilomètres à travers un mélange de couleur qui, à cette altitude vous laisse abasourdis. On se ballade aux alentours de 4 000 mètres d’altitude et ce sont les montagnes culminant à plus de 6500 mètres qui vous indiquent le chemin.  Ces étendues silencieuses  et encore relativement peu traversées sont recouverts de roches, de sables et de quelques rares végétations qui selon le moment de la journée et la position du soleil  vous rendent une multitude de couleurs à laquelle vous ne pouviez pas vous attendre en ces lieux. Le roi de ces géantes enneigées s’appelle « Los Ojosdel Salado » et il vous observe avec  fermeté depuis ses 6 800. C’est le volcan encore en activité le plus haut de notre planète. Un jour au sommet, qui sait ?

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C’est peut-être l’aridité de la région d’Atacama, la composition des sols, le découpage de ces montagnes entrepris par les milliers de mineurs qui viennent travailler jusque-là, la pureté du ciel qui abrite ce côté de la Cordillère … ou alors c’est tout simplement la magie de la nature qui nous offre ce spectacle de tous les instants et de tous les azimuts.

La description pourrait s’étaler sur des centaines de lignes en fonction de ce que vous y éprouverez en termes d’émotions. En ce qui nous concerne, ce fût un mélange de lagunes, de cimes blanchies par les neiges éternelles, quelques envols de flamands roses, des vigognes et autres guanacos, des horizons de sel formés par les Salar auxquels vous pouvez accéder ou non et surtout une profonde sensation de liberté liéeà cette possibilité de se déplacer au beau milieu de ce parc tout aussi magnifique que rigide à la présence des hommes. N’oublions pas que nous sommes dans la zone la plus aride du monde et que les fantaisies touristiques n’y sont pas pardonnées alors partez bien équipés et ouvrez grand les yeux.

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Cet article s’intitule « 5000 mètres, mas o menos ??? » ce qui signifie « 5000 mètres, plus ou moins ??? » parce qu’au 3ème jour de cette aventure, nous nous sommes lancés dans une marche en pensant aller en direction d’un « cerro » qui signifie colline, indiquée par ce fameux Brian et finalement nous nous sommes rendu compte bien plus tard que nous étions à la conquête d’un sommet de plus de 5 800 mètres. Nous ne sommes pas allés jusqu’en haut mais il aurait fallu selon moi un peu moins de 3 heures de marche supplémentaires pour y parvenir. Tous les 3 pris par des maux de tête, nous avons préféré entamer la descente après avoir bien profité de la vue sur la très célèbre « LagunaVerde ». Je me rappelle encore de Sév nous disant : « Ca donne quand même envie de monter jusqu’en haut ». Je ne vous cacherai pas qu’elle m’impressionne, je connaissais bien sa résistance physique et je découvre encore chaque jour sa détermination face aux éléments naturels les plus exigeants. Elle continue de grimper bien en avant lorsque de mon côté, je dois faire une pause tous les 25 pas. Quelques exercices supplémentaires seraient certainement les bienvenus dans ma paroisse parce qu’elle a la caisse la petite Leurent !!!

 C’est un vent de tous les diables, un vent qui ne cesse jamais et qui vous frappe l’intérieur du crâne jusqu’à vous laisser hurler intérieurement quelques noms d’oiseaux peu recommandés qui est finalement venu ternir notre première vraie expérience de haute montagne mais oublions ce passage et passons à la suite.

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Je finirai sur le « Pan de Azucar », un endroit situé au bord de l’Océan Pacifique que nous avons visité lors du 4ème jour et qui nous a offert de beaux souvenirs. Falaises de 700 mètres surplombées d’un étonnant phénomènequi laisse une nappe de brume parfaitementlocalisée sur le dessus des côtes alors qu’en tournant la tête en direction des terres, c’est un soleil brulant ne laissant aucune place à quelconque nuage  qui assomme un désert de cactus sur des kilomètres enbrulant tout sur son passage. Un tour de bateau avec les pêcheurs du coin qui vous amène sur de petites îles admirer les nombreux pélicans, quelques 2800 pingouins, différentes espèces de Cormorans, des lions de mer et comme dirait mon neveu Maxime : « C’est bon d’être sur l’eau de temps en temps, on voit les choses différemment … ». Une rencontre avec un Guanaco qui nous aura fait son petit défilé alors que les autres auront été plus craintifs au bruit immigré de notre grosse machine rouge. Un point de vue somptueux pour un coucher de soleil sur les eaux du plus grand Océan qui soit et enfin, un poisson frais et délicieux pour les 3 derniers clients d’une journée ensoleillé …

Nous voilà prêts pour une nouvelle étape de ce voyage qui très certainement, continuera à nous inciter à nous imprégner de ce débordement d’opportunité qu’est l’Amérique Latine.

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A bientôt …

Une pensée pour toi Renzo. Que descansa en paz compadre, te estamos mirando.

 

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20 février 2013

VALLE DEL ELQUI

Ca y’est nous quittons la ville pour démarrer notre voyage sac au dos. Nous avions hâte ! Même si nous avons beaucoup aimé cette période temporaire confortable à Vina.

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Nous prenons donc la panaméricaine. C’est la fameuse route qui relie toutes les villes de la côte au chili. Plutôt utile quand on sait que le chili est long de 5000km ! Le mode de déplacement le plus courant au Chili, pour des voyageurs comme nous, est le bus. Nous optons pour un bus de nuit car nous avons 6h de route (pratique et économique). Les bus chiliens sont tout à fait confortables, même mieux qu’eurolines en europe. Nous optons donc pour la Vallee del Elqui, et plus précisément pour le village de Pisco Elqui. C’est là qu’ils produisent le pisco, LA boisson du Chili. Celle-ci est confectionnée à partir de marc de raisin ; c’est la base de plusieurs cocktails (Pisco Sour au citron, Piscola au coca, …). Rien de mieux qu’un barbecue au pisco pour fêter notre premier jour « sur la route ». Il faut savoir que la viande ici est très bon marché (6€ le kilo) et de très bonne qualité (viande importée d’argentine ou locale).

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Nous nous retrouvons 3 jours dans une vallée magnifique, aux versants plutôt arides, où les agriculteurs arrivent étonnamment à faire pousser leur raisin grâce au système d’irrigation. Bon, vous nous connaissez, nous n’avons pas pu résister… Non, pas au pisco … à la randonnée ! Dès le deuxième jour, nous nous sommes levés aux aurores pour gravir un cerro avoisinant. Nous montons le versant à l’ombre du levé de soleil jusqu’au sommet, d’où nous avons une belle vue, et surtout la visite d’un petit renard (el zorro, en espagnol). Après en avoir bien profité, nous entamons la descente, mais nous nous trompons de chemin … euh, là ça devient vraiment moins sympathique. Le retour fut un vrai calvaire, et surtout une grosse frayeur. Nous sommes tous en vie, et ça nous servira d’expérience.

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Cristian, Marcia et leur petite fille Emilia d’1 an, nous rejoignent. Notre programme est donc plus cool. Pique-nique sur les bords d’un ruisseau à l’ombre des saules pleureurs, sitting sur la place de l’église où joue un groupe de folklore chilien, nuit à la belle étoile... Nous prenons ensuite la route de la ville  Serena pour visiter l’observatoire Mamalluca. Nous sommes en effet, dans une des régions aux ciels les plus purs au monde, et de nombreux observatoires internationaux se sont implantés. Ce dernier est un observatoire éducatif. Nous montons sur le toit essayer le télescope. Le ciel est sincèrement incroyable. Seul inconvénient, la visite est à 4h du matin !! ;)

Un petit tour dans la Serena, et ses nombreuses églises, et nous reprenons un bus pour Copiapo, de nuit.

Severina

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